Comparatif Mercedes-Benz Actros 1845 avec ou sans PPC: une efficacité de robot

Toutes les marques annoncent des économies de carburant. Au-delà de la formation du chauffeur, pas encore assez d’actualité à la livraison des véhicules, il y a évidemment les solutions techniques. Le PPC installé sur l’Actros en est une, et c’est un redoutable concurrent pour le chauffeur le plus aguerri. Les qualités de l’Actros MP4 étant désormais bien connues, nous nous pencherons cette fois sur l’impact du Predictive Powertrain Control sur la consommation. Le PPC (Predictive Powertrain Control) est proposé au départ de la  boîte Powershift 3. Cette boîte est, à titre comparatif, 35 % plus rapide que la version 1 qui date de 2006. Le rôle du PPC est d’anticiper le relief (sur base de données en 3D) en adaptant le comportement du véhicule avec en ligne de mire une diminution de la consommation de carburant permanente. La couverture est européenne, soit plus de 300.000 km de routes nationales ou d’autoroutes en Europe. Technique Véritable horizon électronique, le système peut être activé dès 25 km/h, ce qui est non négligeable dans les bouchons par exemple, où l’on avance à cadence réduite. L’activation se fait via le menu (voir photo) en cochant simplement l’option. Une tolérance positive et négative de la vitesse doit être encodée également, afin de ne gêner personne sur la route lorsque le système ralentit volontairement le véhicule. Anticipant la route sur plusieurs kilomètres, le système gère les montées et descentes, sait si cela vaut la peine de rétrograder avant une côte ou pas, utilise l’énergie cinétique, gère les freins auxiliaires… et donc en résumé fait ce que le chauffeur ne fait pas assez. Il optimise en continu et de façon anticipative les passages de rapports et la vitesse du régulateur de vitesse, et permet au final, de gagner entre 3 et 5 % en consommation. Il parvient à ce résultat en partie grâce à l’Eco-Roll. Il s’agit ici de faire passer la boîte en mode neutre pour combattre la résistance au roulement.  Ses détracteurs ne lui trouvent pas vraiment d’intérêt puisqu’en mode neutre, le camion consomme quand même, tandis qu’en lâchant simplement les gaz, la consommation passe à zéro. Ses défenseurs disent que le système est pertinent lorsque le relief n’est pas conséquent. Dans une pente douce, la résistance au roulement ralentit fortement le véhicule par manque d’énergie cinétique. Ici, l’Eco-Roll va donc permettre de mieux utiliser l’inertie. Duel au sommet Lors du premier test grandeur nature lors d’un trajet (+/- 63 km) très vallonné dans les Ardennes, nous avions déjà pu mesurer la différence de consommation et de vitesse moyenne entre le PPC et un chauffeur ‘lambda’.  Entre le premier tour (libre) et le second (avec PPC activé), les différences oscillaient en effet entre 6 et 12 % ! De notre côté, nous avions certes concédé 0,7 l de moyenne, mais en étant plus rapide (+ 1 km/h).  Force est malgré tout de constater que le système est redoutable d’efficacité. L’efficacité d’un robot : jamais distrait, jamais contrarié, connaissant d’avance les routes qu’il n’a jamais empruntées….  Seul bémol, il faut accepter le principe des tolérances et ne pas vouloir rouler en permanence à 90 km/h. Nous avions donc hâte de pouvoir tester à nouveau le système sur un parcours plus complet de 750 km, avec des autoroutes faites de montées et descentes mais aussi et surtout de longues phases de relief peu prononcé. Nous avons effectué le parcours deux fois, avec et sans PPC. mercedes (2) Etape par étape La première étape, de Barchon vers Valenciennes, est la plus facile. Après ces 178 premiers kilomètres, le PPC l’emporte au niveau du carburant : 23,26 l contre 24,53 l, mais il est moins rapide : 86,13 km/h contre 87,55 km/h. Cette étape valide deux points importants : le système lâche les gaz bien avant le chauffeur et l’Eco-Roll est parfaitement dans son élément. Reims est rejointe 190 km plus tard, et lors de cette deuxième étape, le relief se fait sentir davantage.  Si le PPC l’emporte à nouveau, la différence est plus serrée : 27,43 l contre 27,87 l. Une nouvelle fois,  la vitesse moyenne du chauffeur spécialisé est meilleure : 87,02 km/h pour 85,71 au PPC. Les choses deviennent nettement plus compliquées lors de la troisième, reliant Reims à Berchem/Luxembourg.  C’est non seulement la plus longue (201 km), mais aussi la plus difficile. Ici, les tendances s’inversent avec une meilleure vitesse moyenne pour le système (86,14 km/h contre 83,75 km/h), mais une meilleure consommation pour le chauffeur(29,18 l/100 km contre 30,25 l). Avec le relief plus prononcé, l’Eco-Roll est moins pertinent, du moins au niveau consommation. Sur ce parcours, il est possible de passer 30 % du kilométrage en inertie. On pourrait penser que c’est là que s’est jouée la victoire du chauffeur en termes de consommation, mais rien n’est moins vrai, comme va le prouver la quatrième étape. Entre Berchem et Liège (168 km), le PPC termine fort en s’adjugeant les deux victoires : 28,59 l avec une vitesse de 86,15 km/h, tandis que nous avons réalisé 28,99 l et une moyenne nettement plus faible (84,00 km/h). Au final, le système réalise 27,46 l et 86,03 km/h. Le chauffeur spécialisé termine quant à lui sur 27,68 l et 85,53 km/h. Conclusion Véritable technologie de pointe au service de la consommation, le système PPC peut être qualifié d’imbattable en conditions réelles.  Certes, les spécialistes de la discipline peuvent encore rivaliser, mais dans des conditions qui ne sont pas celles du quotidien : le robot ne s’arrête jamais et grâce à la base de données, connaît déjà les routes qu’il n’a pourtant jamais empruntées !

Bon à savoir > Le développement du PPC a débuté en 2005. > Même les meilleurs chauffeurs doivent s’incliner ! > Une formation du chauffeur est nécessaire. > Une consommation réduite … en permanence ! > La rentabilité du système sera rapide.

Comparatif Mercedes-Benz Actros 1845 avec ou sans PPC: une efficacité de robot

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