Le grand comparatif des cartes carburant : un saut de puce pour plus de sécurité

Depuis des années, les cartes carburant (ou ‘cartes service’, comme aiment les appeler les émetteurs) évoluaient par petites touches, ajoutant de nouveaux services ou de nouvelles fonctions de gestion à leur portefeuille. Mais la révolution technique est en marché, avec d’une part l’arrivée de cartes à puce et d’autre part l’avènement prochain de moyens de paiement sans contact. Cela peut paraître difficile à croire, mais la plupart des cartes carburant aujourd’hui utilisées en transport routier sont encore des cartes à bande magnétique, une technologie qui a été largement remplacée depuis 2003 en Europe (mais pas aux Etats-Unis !). La fraude, c’est terminé A l’heure actuelle, seules deux cartes utilisent la puce et sont donc appelées ‘cartes EMV’ (pour Europay-Mastercard-Visa, du nom du consortium qui a imposé le standard pour la puce et pour les lecteurs). Il s’agit de la carte AS24 (groupe Total) et de la carte IDS (groupe Q8). Ce résultat ne doit rien au hasard : il est beaucoup plus facile de changer de standard technique avec un réseau fermé composé de stations automatiques qu’avec un réseau multi-enseignes qui s’appuie sur un grand nombre de partenaires pétroliers (comme chez DKV ou UTA). « Nous avons choisi une carte à puces ‘fermée’ pour garantir une sécurisation maximale des transactions », explique Jean Scheirman (Managing Director AS24 Benelux). Aujourd’hui, deux ans plus tard, la totalité de nos clients utilise ce système. » Le choix d’AS24 était dicté à l’époque par la volonté d’offrir d’autres prestations que la simple gestion du poste carburant. « Nous voulons nous profiler comme un fournisseur complet de services de mobilité, poursuit Scheirman, mais nous ne voulions pas que nos cartes magnétiques puissent rendre les données de nos clients vulnérables au skimming au passage des péages, par exemple, où les terminaux ne sont pas à nous. Avec notre carte à puce, les cas de fraude ont tout simplement disparu ! » Chez IDS, on va encore plus loin, comme nous l’explique Martijn Hazebroek (Country Manager) : « Notre trajet de transformation des cartes a débuté en 2015, mais nous sommes passés d’un seul coup de la carte à bande magnétique à la carte sans contact. Nous utilisons partout nos propres lecteurs, qui sont extrêmement sécurisés, et la puce que nous utilisons est un concept qui nous est propre et qui n’est donc pas compatible avec le standard EMV. Cela signifie que le signal entre notre carte et notre lecteur ne peut pas être lu par un tiers. Un hacking est théoriquement possible, mais ce n’est certainement pas à la portée du premier venu. » Pour augmenter le niveau de sécurité, la solution IDS passe par une carte double : une pour le véhicule et une pour le chauffeur. Solutions de mobilité Chez les autres fournisseurs de cartes carburant, les projets d’évolution sont à l’étude. BP y travaille, et Total prépare une toute nouvelle offre pour le début de l’année 2018, en s’appuyant sur l’expérience emmagasinée chez AS24. « Nous en sommes à la toute dernière phase d’acceptation, et nos propres terminaux ont déjà été remplacés en fonction. Nous proposerons à la fois une carte à puces EMV et une carte sans contact, dans le cadre de nouveaux packs qui iront bien plus loin que la simple gestion du poste carburant », annonce Marc Longin (Director Fuel Cards & eBusiness / Innovation chez Total Belgium). DKV s’y met également, comme nous l’explique Gert-Jan Breij (directeur de DKV Euro Service Benelux VOF) : « Nous sommes prudents dans ce domaine, mais nous évoluons de toute façon vers une multiplication des moyens de paiement. On le voit dans d’autres domaines que le nôtre, où le paiement par téléphone portable se généralise, par exemple (BP permet déjà le paiement par Android dans 1250 stations britanniques, NDLR. Les développements dans ce domaine sont en cours chez DKV, mais nous poursuivons dans le même temps le développement de nouvelles fonctions de sécurité basées sur l’utilisation de la carte magnétique actuelle. » Le cas de DKV se situe évidemment à l’opposé de celui d’AS24 et d’IDS, puisque cette carte est acceptée dans 54.000 stations réparties dans 42 pays et exploitées par une multitude de partenaires pétroliers… Il illustre par contre très bien une autre évolution fondamentale des cartes carburant : elles deviennent le support de gestion pour des postes de coût supplémentaires, à commencer par les péages et autres taxes kilométriques. Même les pures cartes carburant (AS24, IDS) s’y sont mises. « Nous sommes des fournisseurs de solutions de mobilité », est le slogan que nous avons le plus souvent entendu dans cette enquête… Mais ce n’est pas parce que l’on propose un service que l’on doit tout faire soi-même. Ainsi, le paiement des péages par IDS s’effectue via un partenaire italien spécialisé (Plose) depuis 2015. Le platooning, pourquoi pas ? Toutes ces évolutions ne doivent pas faire oublier les fondamentaux de la carte carburant, à savoir la facilité de gestion et la sécurisation des transactions. Sur ce plan, chaque fournisseur rivalise d’ingéniosité pour rendre ses interfaces de gestion plus précises et plus personnalisable (voir encadré). Quant au futur des cartes, il est ébauché par Gert-Jan Breij (DKV Euro Service) : « Nous sommes déjà en train d’intégrer les carburants alternatifs dans notre offre, mais l’électricité sera aussi un carburant majeur, et cela passe par l’arrivée de nouveaux fournisseurs. Ensuite, nous travaillerons davantage en collaboration avec des fournisseurs de solutions télématiques de gestion de flotte pour mieux exploiter nos données communes. Et enfin, il nous serait tout à fait possible de nous positionner à l’avenir comme fournisseur de services dans le cadre du platooning, lorsque celui-ci sera prêt à être mis sur le marché. » A l’évidence, le petit bout de plastique répondant à la norme ISO 7810 ID1 a encore un bel avenir dans le transport routier…

Les fournisseurs de cartes carburant veulent tous devenir des fournisseurs de solutions de mobilité.

Nouveautés récentes

  • La carte Lukoil donnera accès à ses premières stations CNG/LNG au 4e trimestre 2017
  • Le réseau acceptant la carte UTA s’est agrandi de 6000 stations en Europe
  • Le réseau Logpay s’est également fortement étendu à de nouveaux pays
  • Nouvelles fonctions de sécurité dans le DKV Cockpit
  • L’exploitant de stations EFR lance une nouvelle carte carburant
  • La carte AS24 donne accès à un service Tak&Drive pour le téléchargement des données du tachygraphe digital dans 200 stations. La carte AS24 a aussi étendu ses services à l’assistance 24/ et à l’avance sur amendes
  • La carte IDS fait de même avec la récupération des accises et le paiement des péages depuis 2015. IDS a aussi lancé une app iAccount pour la gestion.
  • Plusieurs cartes font feu de tout bois pour rendre la gestion des cartes encore plus flexibles, par exemple en spécifiant par véhicule des plages horaires où la carte peut être utilisée (UTA), en facilitant le paramétrage par groupes de cartes (UTA), en permettant des limites flexibles par carte ou en désactivant temporairement une carte (DKV)
  • BP relance la carte BP Plus en Belgique

Tableau comparatif Cartes carburant

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