Les défis de 2018 #3 : la défense professionnelle

Dans un contexte à la fois de plus en plus régional et de plus en plus européen, la défense professionnelle des transporteurs routiers est le seul garant des intérêts des transporteurs belges. Les intérêts commerciaux et des tensions personnelles ont toutefois fissuré plus souvent qu’à leur tour un front commun qui est pourtant bien nécessaire face aux clients et au monde politique. Soyons de bon compte : les fédérations ont enregistré, ensemble, quelques beaux succès en 2017. Le plus emblématique est peut-être le maintien du régime fiscal spécifique qui exonère les plus-values en cas de revente de véhicules d’occasion. Objectivement, en conservant cette niche fiscale tout en bénéficiant du tax shift comme les autres entreprises belges, les transporteurs belges ont eu le beurre et l’argent du beurre. La rédaction des nouvelles Conditions Générales a également concrétisé une collaboration de bon aloi entre Febetra, TLV et UPTR. Les défis à venir vont exiger des trois fédérations professionnelles une collaboration plus poussée encore. Citons, au niveau fédéral, l’imposition de règles plus strictes aux utilitaires légers (voire d’un tachygraphe) ou le monstre du Loch Ness que représente l’exonération de cotisations sur les heures d’attente. Mais c’est au niveau européen que les dangers sont les plus nombreux : c’est en effet dans les tout prochains mois que les nouvelles règles proposées par la Commission devront être peaufinées, amendées et finalement validées par le Parlement et ses différents comités. Ces textes peuvent encore basculer dans un sens comme dans l’autre. Ils peuvent soit contribuer à égaliser les conditions de concurrence, soit donner libre cours aux cow-boys du transport. Il importe donc que tous les transporteurs belges parlent d’une seule voix (et remarquons que les intérêts des chauffeurs belges, représentés par leurs syndicats, sont dans ce dossier au moins largement convergents). Les dernières semaines de 2017 auront cependant contribué à tendre à nouveau les relations entre les trois fédérations. Au-delà des luttes d’ego qui ont toujours plus ou moins brouillé les lignes de communication entre Herstal, Bruxelles et Gentbrugge (sièges respectifs de l’UPTR, de la Febetra et de TLV), ce sont les intérêts commerciaux qui se sont subitement ravivés. En 2016, c’était dans le cadre de la taxe kilométrique (les uns ‘poussant’ Satellic, l’autre ne jurant que par son seul concurrent de l’époque). En 2017, c’est la nouvelle alliance entre TLV et Febiac pour organiser le salon WeAreTransport qui a remis de l’huile sur le feu. Non pas tant sur le principe que sur la méthode, d’ailleurs. Mais les tensions sont palpables. Il serait dommage qu’elles fassent passer au second plan les défis autrement plus cruciaux énoncés ci-dessus.

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