Logistique automobile : tut va changer… très vite

On n’avait jamais autant parlé de disruption et de nouveaux business models à la conférence annuelle des logisticiens automobiles ECG. Le secteur est en effet au carrefour des bouleversements logistiques et des soubresauts que vivent ses clients. Commençons par le court terme. Le secteur automobile est peut-être le premier à prévoir la fin du cycle économique porteur qui l’a sorti de la double crise de 2009/2011. Fin de cycle en vue « Les ventes de voitures ont connu un sommet au deuxième trimestre 2017 en Europe, et la demande baissera en 2018/2019. », prévient Christopher Stürmer (PwC Autofacts). Il en veut pour preuve le taux d’occupation extrêmement élevé des ‘compounds’ où les voitures attendent livraison, et il l’explique par deux facteurs : les constructeurs cessent de soutenir artificiellement le marché en immatriculant eux-mêmes leurs surplus de production et la crise du diesel a fait de toute une série de véhicules des actifs toxiques : « C’est certainement le cas avec les diesel Euro 5 d’occasion. Les banques qui en ont beaucoup en stock peuvent se faire du souci, car les valeurs résiduelles plongent. » En attendant que les constructeurs adaptent leurs capacités de production, les stocks s’accumulent. Les logisticiens automobiles font aussi face à d’autres bouleversements structurels. Les experts invités à la conférence d’ECG sont en effet unanimes à prévoir un changement radical de modèle d’utilisation de la voiture (grosso modo, de la possession vers l’utilisation). Ce glissement (que Stürmer estime largement engagé en 2030) aura un impact sur les flux de véhicules à transporter. Tout comme la voiture connectée, dont Peter Weiss (FCA) prédit qu’elle pourra se pouvoir seule dans les compounds et se placer seule sur sa semi-remorque ! Dans cette économie qui se tournera de plus en plus vite des biens vers les services, les logisticiens et les constructeurs sont-ils condamnés à collaborer de manière beaucoup plus étroite ? C’est l’avis de la plupart des experts. On n’a jamais autant parlé d’optimisation, de partage de données et de transparence dans la supply chain. Le dernier concept à la mode est la blockchain (le principe technologique qui est notamment derrière la percée du bitcoin). Duncan Westland (EY) a ébauché la contribution que la blockchain pourrait apporter à la supply chain : disponibilité maximale de toutes les informations en temps réel à tous les maillons de la chaîne, synchronisation parfaite, automatisation de tous les processus de facturation et de paiement, et, au bout du compte, réduction drastique des frais administratifs et meilleure utilisation des actifs de transport.

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