Les prix de transport partent dans tous les sens

A crise hors normes, mesures hors normes. La baisse globale des flux de transport, couplée aux conséquences de la rupture de nombreuses chaînes d’approvisionnement et aux temps d’attente à certaines frontières, mettent en péril la rentabilité des sociétés de transport qui roulent encore. Entre geste commercial et augmentation de tarifs, chaque société de transport tente de tirer son épingle du jeu.

La marge bénéficiaire d’une entreprise de transport, dans un secteur où 2 % est déjà considéré comme un bon résultat, provient du taux de remplissage et donc de la manière avec laquelle l’entreprise combine ses missions de transport et trouve des frets de retour. Pour le moment, cette recherche est particulièrement ardue et, hormis le secteur de la grande distribution, les transporteurs signalent qu’ils roulent plus souvent à vide qu’avant. Dans ce contexte, on voit surgir tant du côté des chargeurs que des transporteurs tous les types de comportements; Petit florilège…

La FEB a appelé à une forme de solidarité entre chargeurs et transporteurs. Son experte en Mobilité Sophie Brutsaert reconnaît que les situations où les prix de transport sont en chute libre sont inquiétantes : « De nombreux transporteurs sont contraints d’accepter des rémunérations qui ne couvrent pas le coût du transport. Le coronavirus est l’argument invoqué pour ne pas payer des indemnités légalement dues ou les réduire de moitié. Certaines ‘clauses corona’ font porter l’intégralité des risques supplémentaires par le prestataire de service. » Pire même, certains clients invoquent la crise du Covid-19 pour ne pas payer des factures dues depuis des mois, comme le signale notamment Kim Norman, CEO de Middlegate Europe.

Du côté des transporteurs, chacun y va de sa mesure. Corneel Geerts Transportgroup a été l’un des seuls à l’annoncer publiquement en Belgique, mais plusieurs transporteurs essaient d’imposer une ‘surcharge Covid’. Chez Corneel Geerts, c’est 10 %, et c’est considéré comme juste suffisant pour garder la tête hors de l’eau. Quelques jours auparavant, c’est en France que le groupe STEF, qui y jouit il est vrai d’une position dominante sur le marché du transport de produits alimentaires sous température contrôlée, annonçait unilatéralement une hausse exceptionnelle de ses tarifs de 8,5 %. Cette annonce a provoqué une levée de boucliers généralisée de la part des industriels de l’agro-alimentaire, accusant le logisticien d’utiliser la crise sanitaire et sa position dominante pour gonfler ses bénéfices. Le lendemain; cette hausse de tarifs était suspendue pour une durée indéterminée. D’autres transporteurs choisissent l’exact contraire, comme Eutraco dont le CEO a annoncé qu’il n’augmenterait pas ses tarifs et qu’il introduisait même une sorte de ‘réduction corona’ pour les clients qui avaient encore un besoin urgent en transport.

Quoi qu’il en soit, les semaines à venir vont encore voir le marché du transport routier se déstabiiliser davantage…

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