Peter Vanden Houte (ING) : « Le PIB ne se redressera qu’au 3e trimestre »

Alors que les perspectives économiques s’assombrissent de semaine en semaine, il fallait prendre un peu de hauteur pour évaluer les dégâts de la crise du coronavirus, mais aussi pour envisager la sortie de crise et les impacts à court, moyen et long terme de la période hors-normes que la société a vécu en mars et avril. Peter Vanden Houte, Chief Economist chez ING Belgium, était donc un interlocuteur idéal, en exclusivité pour Transportmedia.

Quels étaient vos pronostics économiques pour la Belgique avant le déclenchement de la crise sanitaire, et comment ces pronostics ont-ils évolué ?

Peter Vanden Houte : En février, nous estimions encore que le PIB de la Belgique allait progresser de 0,8 % en 2020. Aujourd’hui, nous basons nos estimations sur le scénario d’une fin progressive du confinement à partir de la fin avril. D’ici là, entre 30 et 40 % du secteur privé est à l’arrêt. Ces activités pourraient reprendre progressivement en mai, plus ou moins vite selon les pays, mais que le deuxième trimestre dans son ensemble resterait mauvais. Ce n’est qu’à partir du troisième trimestre que le PIB pourrait commencer à se redresser, mais pour l’ensemble de l’année, nous prévoyons maintenant une contraction du PIB belge de 4,5 %.

Attention à la ‘deuxième vague’

Comment et à quel rythme l’activité économique pourra-t-elle reprendre ?

Peter Vanden Houte : Cela dépendra de l’assouplissement progressif des mesures de sécurité sanitaire dans les entreprises, mais aussi de la manière dont les chaînes d’approvisionnement pourront se remettre en place. N’oublions pas qu’il y aura aussi, sur le plan économique s’entend, une deuxième vague liée aux effets indirects de la crise sanitaire : il y aura des faillites, une augmentation du chômage et une certaine baisse du pouvoir d’achat qui vont mettre un frein à la consommation privée, même lorsque les magasins pourront à nouveau ouvrir. Ces effets indirects toucheront aussi les entreprises, qui devront d’abord penser à maintenir la tête hors de l’eau avant de pouvoir envisager des investissements. Certains plans pourraient donc être mis au frigo pendant un certain temps. Tout cela explique pourquoi les effets de la crise se feront sentir bien après la fin du confinement et de la crise sanitaire.

Et quand pourrait-on véritablement sortir de cette crise économique brutale ?

Peter Vanden Houte : Dans l’état actuel des choses, nous estimons qu’il faudra attendre l’été 2022 pour que le PIB de la Belgique retrouve son niveau d’avant la crise.

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