De plus en plus d’accidents (graves) avec des chariots élévateurs

Ces jours-ci, les heures supplémentaires sont courantes dans de nombreux centres logistiques. La bataille autour de l’e-commerce a éclaté, et particulièrement en temps de coronavirus. Il est donc presque impossible de trouver assez de travailleurs temporaires. Mais sont-ils suffisamment préparés à piloter des chariots élévateurs ?

Malheureusement, la réponse est non. Les chiffres les plus récents de la Fedris (l’Agence fédérale des risques professionnels) montrent que le nombre d’accidents impliquant des chariots élévateurs augmente d’année en année. En 2018, on a enregistré 1470 accidents impliquant des chariots élévateurs et d’autres installations mobiles, soit 4,6 % de plus qu’en 2017.

Une formation insuffisante ou inadéquate

Pourquoi ce chiffre est-il si élevé ? Une question que Bert Anciaux (sp.a) a posée en 2018. La réponse du ministre fédéral de l’Emploi de l’époque, Kris Peeters (CD&V), était la suivante : « Les principales lacunes identifiées sont la formation inadéquate ou insuffisante du cariste et la conduite par des personnes non autorisées. »
Une déclaration que Pablo Coosemans, directeur de l’institut de formation Atrium, confirme : « Il y a d’abord les entreprises où tout le monde se déplace en chariot élévateur sans aucune formation. Lorsqu’un accident se produit, avec ou sans blessures graves, ils répondent souvent qu’il n’y en a eu aucun en dix ans et que c’est simplement de la malchance… Mais en fait c’est l’inverse. Pendant dix ans, ils ont eu une sacrée chance ! Il existe même des entreprises qui ne forment officiellement qu’un seul employé. Lorsqu’une personne fait un accident, elle peut donner le nom de l’employé formé à la compagnie d’assurance. Imaginez… »
Une enquête récente de Liantis montre que 66 % des accidents du travail concernent des employés qui ont moins de cinq ans d’ancienneté. Dans 4 cas sur 10, cela s’est même produit au cours de la première année. « Pour les conducteurs expérimentés, le problème réside presque exclusivement dans le comportement », explique Pablo Coosemans. « La formation de courte durée n’offre cependant pas de solution à ce problème. Les changements de comportement ne se produisent qu’après une formation plus longue. »

Prévention : qui fait quoi ?

Bien que les accidents du travail soient souvent dus à une erreur humaine, le bon équipement d’un chariot élévateur peut en partie améliorer la sécurité.

• Le système de zone d’avertissement lumineux STILL projette deux bandes luminescentes à gauche et à droite du chariot élévateur. Ce dispositif d’éclairage (en option) avertit visuellement les piétons et les autres conducteurs. Ce système complète le STILL SafetyLight, qui projette un cône de lumière bleue vers l’avant du chariot — dans le sens de la marche.
• addedVIEW 360° de Jungheinrich est un système de vision panoramique composé de quatre caméras digitales. D’un seul coup d’œil, l’écran couleur de 6 pouces montre au conducteur le chariot, ses environs immédiats et sa trajectoire. Les vues avant et arrière sont disponibles par caméra individuelle ou en combinant les deux vues sur un écran partagé. Pour une manœuvre optimale dans les espaces confinés, l’image de la caméra indique automatiquement le sens de la marche, ou vous pouvez configurer la caméra manuellement.
Linde Safety Guard est un système d’assistance modulaire qui avertit les conducteurs et les passants en cas de danger. L’une des dernières options est la veste de sécurité interactive, qui avertit à temps le piétons des dangers potentiels.
• Là où la visibilité est mauvaise, SpotMe de Toyota Material Handling avertit les caristes et les piétons d’un risque de collision. Les capteurs directionnels infrarouges détectent rapidement le mouvement ou la présence de chariots et de piétons aux intersections. Lorsqu’un danger potentiel est détecté, SpotMe active un feu clignotant. Les appareils sont simplement fixés au mur, sans configuration requise pour les chariots élévateurs. De plus, la pile du capteur dure jusqu’à 3 ans.
• Grâce au High Performance Safety Light de Hyster, le véhicule attire l’attention des personnes à proximité. L’éclairage LED est monté sur le véhicule sous la forme d’un panneau qui suit la forme du véhicule et fait partie intégrante du véhicule (comme un autocollant).
• Le module Safety Mate d’Atrium a à peu près la taille d’une grande tablette et est monté sur le châssis du véhicule au moyen de deux supports. Le Safety Mate mesure les forces G dans chaque direction. Il mesure le style de conduite dans les virages, l’accélération mais aussi la manière dont le conducteur roule sur les ralentisseurs. Vous pouvez consulter l’analyse sur un ordinateur ou un smartphone. Atrium combine Safety Move avec un programme de coaching approprié.
• La société anversoise Rombit lance un bracelet intelligent qui avertit les travailleurs des dangers. Lorsqu’un chariot élévateur s’approche de trop près, le bracelet se met à vibrer. La machine est reconnue à 50 mètres et il est possible de déterminer à 10 cm près la distance qui sépare la machine du travailleur. Le bracelet peut également envoyer des signaux d’urgence, lorsqu’un travailleur est tombé, par exemple.

« 80% des accidents sont dus au comportement »

Koen Terryn travaille depuis des années sur la sécurité des chariots élévateurs et a récemment rejoint Rombit : « Selon l’analyse de Pareto, 80% des accidents peuvent être attribués au comportement du cariste. De plus en plus d’entreprises se rendent compte que le comportement joue un rôle important dans la réduction des accidents. Dans la mesure du possible, il faut privilégier l’‘evidence based safety’. La raison ? Le triangle de Heinrich. Il indique la répartition entre le nombre d’incidents sans conséquences, le nombre d’accidents avec des blessures mineures et le nombre d’accidents graves. Lorsqu’on demande aux entreprises combien de presqu’accidents ont été enregistrés, ils ne savent pas répondre. Les accidents connus ne sont malheureusement que ceux qui ont causé des dommages matériels ou même physiques graves. »

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