Carte blanche : les collaborations horizontales, des gisements à activer

Le secteur du transport est face à des défis de taille : réduction drastique des émissions polluantes et de la congestion routière, dans un contexte de croissance et de morcellement des échanges. Or il s’agit d’une activité déjà très optimisée, bien que le plus souvent sur une base individuelle, et les progrès technologiques ne suffiront pas à eux seuls.
Développer plus intensément des pratiques collaboratives, comme à l’exemple quand deux carrières wallonnes se partagent le même train vers Paris, constitue désormais l’un des principaux gisements d’amélioration du secteur.
Les gains économiques et environnementaux sont significatifs (15 à 30 %), grâce à l’amélioration des taux de chargement et à la mobilisation d’une masse critique (provenant de différents chargeurs) pouvant justifier le recours au rail ou à la voie d’eau.
Des conditions préalables sont cependant à réunir : compatibilité des flux concernés (géographie, délais, produits), questions techniques relatives aux matériels, etc… Cependant, même avec un business case théorique solide, ce sont surtout les ‘soft skills’ qui se révèlent déterminants :

  • Au sein de chaque chargeur, on a besoin de ‘chevilles ouvrières’ réellement engagées dans la réussite du projet, créatives et disposant d’autonomie ;
  • Les relations de confiance interpersonnelles conditionnent le succès de la démarche, d’où l’intérêt de démarrer au niveau local (zonings, zones portuaires) ou sectoriel où préexiste souvent ce tissu informel ;
  • Un acteur public peut également rassembler les entreprises intéressées, alors que l’implication d’un tiers neutre expérimenté est utile pour éclaircir les questions notamment légales.

 

L’approche la plus courante consiste à avancer à petits pas, par des projets-pilotes. Souvent cela débute avec quelques pionniers motivés, et une aide temporaire des pouvoirs publics (études, mise en relation, essais). Les questions – cruciales – de transparence et confidentialité, de répartition de la capacité ou des bénéfices sont progressivement affinées pour aboutir à un ensemble robuste.

Des ‘success stories’ sont indispensables pour faire changer les regards. Mais même dans les expériences avortées se dissimulent des enseignements intéressants. Cette culture collaborative (entre entreprises, entre public et privé) et de projet-pilote doit plus se développer pour répondre aux défis contemporains.

Mathieu Nicaise,
Consultant

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