Bourses de fret: échanges sous haute surveillance

Les bourses de fret sont très utiles mais les échanges qui s’y pratiquent ne sont pas toujours bien sécurisés. D’où une directive de l’IRU qui incite les utilisateurs à la prudence. Où en sont les grandes bourses de fret en matière de sécurité ? En tout cas, elles placent leurs membres sous haute surveillance. Les transporteurs font de plus en plus appel à des bourses de fret, un service en ligne qui permet aux entreprises de transport de chercher des opérations de fret, et aux transitaires/prestataires de logistique de proposer des marchandises à transporter. Selon les données de l’ IRU, les bourses de fret représentent aujourd’ hui entre 10 et 15% des activités commerciales quotidiennes dans le secteur des transports. Problème : les bourses de fret comptent souvent de nouveaux acteurs et ces dernières années des activités frauduleuses y ont été observées.

Comment dès lors bien choisir une bourse de fret ? L’ IRU a publié une directive sur la question (encadré), mais Truck&Business a voulu savoir comment cinq bourses de fret de renom (Teleroute, Timocom, WTransnet, Trans.eu et B2PWeb) sécurisent concrètement leur plate-forme. Si leur profil est différent (voir tableau), leurs procédures de sécurité ont le point commun d’être multiples et de bénéficier d’un développement continu.

Passé au crible

Cela démarre par les règles d’admission d’un nouveau membre. Dans les cinq bourses de fret, ces règles sont strictes et relativement similaires. Par ses propres moyens et via les documents officiels demandés, la bourse de fret vérifie l´identité de l´entreprise, sa santé financière, sa licence de transport, son nombre d’années d’activité (Teleroute par ex. requiert minimum un an et demi), réclame une attestation d’assurance de transport de marchandises et si commissionnaire, attestation de responsabilité civile. Certaines bourses de fret (Trans.eu par ex.) recherchent et analysent aussi toute trace antérieure du futur membre dans ses propres bases de données. D´autres, comme B2PWeb ou WTransnet, demandent ponctuellement ou systématiquement le nom de référents qui attesteraient la fiabilité de l´entreprise. D´autres encore, dont Timocom, insistent sur le fait que ce contrôle d’admission est le premier d’une longue série, elles s´attachent en effet à suivre et à contrôler continuellement leurs membres.

De multiples raisons pour lesquelles l´ensemble des entreprises qui introduisent une demande ne sont pas acceptées comme membre. WTransnet par exemple n´accepte que 30% des demandes d’inscriptions reçues chaque année. Soit 2.500 entreprises rejetées car elles ne respectent pas les conditions requises.

Contrôle des échanges

Contrôler les membres, c´est la première étape. Mais comment les bourses de fret surveillent-elles les échanges opérés sur leur plate-forme ? Là encore, les opérations de veille et de contrôle sont nombreuses et présentent des similitudes. Il est impossible de les citer ici de manière exhaustive, néanmoins on peut relever certaines initiatives :

– un login et un mot de passe par utilisateur et échanges sécurisés

– possibilité pour l´utilisateur de signaler un problème et de porter plainte

– stockage de toutes les données qui transitent par la plate-forme (Teleroute)

– suivi automatisé, ou algorithmes, qui surveillent et filtrent tout comportement suspect (Teleroute, Timocom)

– solution de tracking intégrée qui donne accès à tous les systèmes télématiques les plus courants sur une plateforme unique (Timocom)

– partage entre les utilisateurs et la bourse de fret de trucs et astuces relatifs à la sécurité (Teleroute)

– service d’aide aux utilisateurs pour vérifier les partenaires commerciaux (Timocom)

– présence d’un outil qui permet aux utilisateurs d’évaluer – grâce à des notes, commentaires et références – la fiabilité et la qualité des services d’un membre (Trans.eu, WTransnet)

– publication des données des débiteurs qui ne respectent pas les conditions de paiement (Trans.eu)

– mise en place d’une liste noire

– service de garantie de paiement en Europe, en collaboration avec Coface, qui actualise quotidiennement la classification des crédits des entreprises (WTransnet)

– accès aux documents et certifications des adhérents (WTransnet, B2PWeb)

A noter que chaque bourse de fret est multilingue (excepté B2PWeb) et possède un nombre de services accessibles 24h/24 qui diffèrent selon celle-ci et contribuent à sa sécurité.

Traitement d’une plainte

Les cinq bourses de fret interrogées comportent toutes des procédures de traitement des litiges. Celles-ci vont de la médiation (prise de contact avec les entreprises pour les aider à régler le litige) à l´intervention d’un tiers juridique et à la coupure des accès, temporaire ou définitive, à la bourse de fret pour l´entreprise fautive. Tout litige entre deux entreprises fait l´objet d’un rapport et entre dans l´historique des membres.

Les bourses de fret établissent également des contacts avec les autorités de manière à accroître leur pouvoir et leur rayon d’action en cas de problème.

Point commun des cinq bourses de fret analysées : elles travaillent en continu sur leur sécurité et assurent vouloir poursuivre leurs efforts pour informer et conseiller leurs membres afin de les rendre plus prudents et les aider à éviter les fraudeurs.

Les six conseils de l´IRU

1) Choisissez une bourse de fret fiable,
2) Vérifiez avec qui vous travaillez (contrôle de l´identité du conducteur, etc.),
3) Donnez des consignes claires et écrites à vos chauffeurs et demandez une preuve de livraison claire,
4) Evitez les fuites d’informations : ne fournissez pas d’informations sur les itinéraires, le chargement et la capacité du véhicule à des inconnus ou nouveaux travailleurs,
5) Utilisez des contrats standard avec des adaptations dédiées,
6) Signalez les activités frauduleuses.

 

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