Les chauffeurs laxistes sur la ceinture et les distances de sécurité

L’IBSR, en collaboration avec les trois fédérations de transporteurs, a sondé les chauffeurs belges de poids lourds sur leurs habitudes (bonnes ou mauvaises) au volant. Au regard des statistiques d’accidentologie (qui évoluent de manière favorable), il en ressort que beaucoup de progrès doivent encore être réalisés. C’était une demande du secteur, mais les résultats laissent tout de même songeurs : le comportement des chauffeurs routiers est loin de celui que l’on pourrait attendre d’une profession. Alors que le nombre d’accidents impliquant des poids lourds a baissé de 26% en dix ans dans notre pays, il semble que ce soit davantage dû à la progression des systèmes de sécurité installés de série dans les poids lourds modernes qu’à une réelle prise de conscience de la profession.

  • Trois quarts des chauffeurs routiers n’hésitent pas à prendre une pause lorsqu’ils se sentent trop fatigués.
  • En agglomération, ils respectent davantage les limitations que les automobilistes. 52% des chauffeurs routiers y ont dépassé la limitation l’an dernier contre 67% des autres conducteurs.
  • 42% ont déjà conduit sans boucler leur ceinture (17% estiment acceptable de ne pas la boucler contre 4% seulement pour les autres conducteurs)
  • 69% ont lu au moins une fois un SMS ou un e-mail en conduisant et 47% en ont même envoyé un
  • 70% roulent parfois trop près du véhicule qui les précède.
  • 10% avouent avoir conduit après avoir consommé de l’alcool. C’est nettement moins que pour les conducteurs de voiture (43%), mais la limite légale pour les chauffeurs professionnels est de 0,2‰, ce qui équivaut quasiment à la tolérance zéro.
  • 70% avouent parfois ne pas dépasser la distance de sécurité, ce qui peut expliquer pourquoi les accidents dans lesquels le camion emboutit l’arrière d’un autre véhicule sont si fréquents sur autoroute.

Les chauffeurs professionnels reprochent aux autres automobilistes surtout les queues de poisson pour sortir de l’autoroute, leur distraction et leur comportement négligent (ex.: non-utilisation des clignotants). Entre eux, les camionneurs se reprochent essentiellement de dépasser par temps de pluie malgré l’interdiction et le non-respect des distances de sécurité. Baisse des accidents en Flandre; augmentation en Wallonie et à Bruxelles En 2015, le nombre d’accidents corporels impliquant un camion était le plus faible jamais enregistré: 2147. C’est une diminution de 26% par rapport à il y a 10 ans. Si le nombre d’accidents de camions n’a jamais été aussi faible en Flandre en 2015, il est en hausse depuis 2013 tant en Wallonie qu’à Bruxelles. 7% de tous les accidents se produisent sur autoroute. Pour les accidents de camions, ce chiffre grimpe à 44% ! « Bien entendu, les poids lourds circulent davantage sur autoroute que les autres usagers (il y font 59% de leurs déplacements contre 38% pour les autres). Mais même si nous tenons compte du nombre de kilomètres parcourus, les accidents corporels impliquant un camion sur autoroute sont deux fois plus fréquents que les autres », analyse l’IBSR. Sur autoroute, deux tiers des accidents avec un camion sont des collisions par lesquelles il emboutit l’arrière d’un autre véhicule. Le non-respect des limitations de vitesse et de la distance de sécurité peut clairement être pointée du doigt. En dehors des autoroutes, il y a aussi pas mal d’accidents par l’arrière, mais également de collisions latérales pouvant notamment être causées par des problèmes de visibilité dus à l’angle mort. Les accidents de camion sont nettement plus graves que les autres. Ainsi, on dénombre environ 17 tués pour 1000 accidents corporels en Belgique, alors que ce chiffre est proche de 60 pour les accidents impliquant les camions. La gravité des accidents impliquant un camion est près de 3,5 fois plus importante que la gravité des accidents impliquant d’autres types d’usagers, ce qui n’est pas sans influence sur leur impact médiatique. Réaction des fédérations de transporteurs « Le nombre d’accidents impliquant un camion a diminué ces dernières années, c’est une note encourageante. Nous devons néanmoins poursuivre nos efforts pour continuer à le faire baisser. Pour ce faire, nous devons rendre les camions plus sûrs mais également attirer l’attention des chauffeurs sur leurs points faibles. Il est par exemple important qu’ils portent leur ceinture, qu’ils respectent la distance de sécurité et qu’ils soient concentrés à 100% pendant leur trajet. Il est par ailleurs important d’informer et de sensibiliser leurs collègues étrangers afin qu’eux aussi de comportent de manière sûre et responsable. »

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