Les projets d’infrastructures belges en danger à cause de la suspension de ‘Seine-Nord’

La nouvelle ministre française des Transports Elisabeth Borne a placé le projet Seine-Nord au frigo, alors que les travaux devaient débuter cette année. Ce canal est un maillon important d’un plan plus vaste qui relie le bassin de la Seine à celui de l’Escaut, et donc Paris aux ports du Benelux. Dans ce contexte, plusieurs chantiers ont déjà débuté en Flandre-Occidentale et dans le Hainaut, mais leur pertinence est maintenant remise en cause. Fin juin, le premier ministre français Edouard Philippe répétait encore que son gouvernement ne reviendrait pas sur les engagements de la précédente majorité sur le canal Seine-Nord, qui doit être creusé entre Compiègne et Cambrai afin de créer une liaison à grand gabarit entre la Seine et l’Escaut. L’étonnement n’en a été que plus grand lorsque Borne a déclaré la semaine dernière qu’elle laissait tomber tous les grands projets d’infrastructure, dont Seine-Nord. Elle l’a encore confirmé hier devant le Sénat : “Le gouvernement précédent s’est engagé sur des projets sans les budgéter. Il s’agit ici de 10 milliards sur cinq ans. Il ne serait pas raisonnable de faire ce genre de promesses si l’Etat n’a pas les moyens de les tenir ». Tous les dossiers sont renvoyés aux ‘Assises de la Mobilité’ qui se tiendront à la fin de l’année. Ce n’est que là que certains projets pourraient être remis sur les rails. Les hommes politiques du nord de la France n’en reviennent pas. Le canal coûtera certes 4,5 milliards, dont 1,2 payés par l’UE. Ils craignent que les subsides européens seront perdus sir les travaux ne débutent pas rapidement. Flandre-Occidentale et Hainaut Ce débat touche aussi notre pays. Si Seine-Nord ne se réalise pas, c’est toute la liaison entre la Seine et l’Escaut qui y perd, alors qu’elle devait rendre plus attractive la batellerie entre la Belgique et la France. En Belgique, des investissements ont notamment déjà eu lieu dans les provinces de Flandre-Occidentale et du Hainaut pour augmenter la capacité du réseau : travaux sur la Lys, élargissement et modernisation du River Terminal Wielsbeke, création du River Terminal Roeselare, d’un nouveau terminal sur le canal Roulers-Lys… En Wallonie également, les travaux sont en cours, entre autres pour permettre le transit de plus grands convois à Tournai  et pour améliorer la liaison avec Charleroi et avec la dorsale wallonne.

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