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Pfizer ne met pas tous ses œufs dans le même panier

La Belgique joue un rôle crucial dans les activités de transport et de logistique du géant pharmaceutique Pfizer dans le monde entier. La ‘tour de contrôle’ qui dirige les processus logistiques se trouve à Zaventem. Les flux physiques sont externalisés depuis plusieurs années. Le transport routier a été en grande partie confié à H.Essers. « Mais pas complètement. Pfizer ne met jamais tous ses œufs dans le même panier », déclare Danny Hendrikse. En tant que vice-président Intercompany Operations, Danny Hendrikse est responsable de toutes les activités internationales de logistique et de distribution. « Cela reprend l’organisation des flux entre nos sites de production et le marché (les différentes entités nationales du groupe) et entre les sites de production eux-mêmes. Je suis également chargé du transport physique des marchandises, les opérations logistiques de livraison. Le dernier kilomètre est en revanche organisé au niveau local », explique-t-il. En tant que groupe, Pfizer compte 24.000 références uniques, dont 17.000 sont traitées au niveau mondial entre les entités Pfizer. Elles représentent 95% du chiffre d’affaires. Pour la logistique, Pfizer a créé le European Logistics Center à Zaventem il y a 30 ans. Celui-ci accueille plusieurs entités qui se chargent des processus logistiques, de la structure financière et de la gestion des stocks. Il y a deux ans, Zaventem est devenu LA plaque tournante logistique en Europe pour la gestion de deux tiers de l’ensemble du portefeuille de Pfizer dans le monde. En Amérique du Nord, le centre logistique est situé dans le Tennessee.

Économies d’échelles

« Nous n’avons jamais assuré le transport routier nous-mêmes, mais bien l’entreposage. Cela se passait bien, mais il y a cinq ans environ, nous avons décidé de sous-traiter également totalement cette activité physique à des tiers. Nous supposions qu’ils pouvaient et supposons qu’ils peuvent être plus efficaces grâce à leurs économies d’échelle. Cela s’est fait de manière successive, avec différents partenaires. Nous avons cédé cette activité d’entreposage entièrement à H.Essers en Belgique – y compris pour les marchés en Afrique et au Moyen-Orient – et à UPS en Hongrie pour les marchés d’Europe centrale et de l’Est », explique Danny Hendrikse. Tous les produits qui sont transportés par conteneur maritime et par camion (entre les usines entres elles et entre les usines et les entités nationales de Pfizer) passent par l’entrepôt de H.Essers à Genk. Les marchandises qui sont transportées par avion sont envoyées à Brucargo via cross-docking.

Fret maritime vs fret aérien

« La plupart des volumes sont distribués par camion, alors que les transports intercontinentaux sont organisés par bateau dans la mesure du possible. Cela n’est pas seulement lié au coût par rapport au fret aérien, mais aussi à un meilleur contrôle des températures tout au long de la supply chain. Les conteneurs reefer offrent un niveau de sécurité plus élevé et sont moins complexes à gérer que les conteneurs de fret aérien. De plus, l’empreinte CO2 du transport par conteneur est bien inférieure à celle du fret aérien », poursuit Danny Hendrikse. Le fret aérien est principalement utilisé pour les petits volumes, les produits en phase de lancement, les produits les plus urgents, etc. Sa part est néanmoins importante. Aujourd’hui, ces flux représentent 34.000 envois par transport routier, 24.000 par fret aérien et 6.000 par conteneurs maritimes. Or, les envois varient en quantités. « Actuellement, le fret maritime représente 40 à 45% des volumes intercontinentaux et le fret aérien le reste. Notre objectif est que le fret maritime atteigne 60% en 2018 », déclare Danny Hendrikse. « Pour le fret aérien et maritime, nous venons d’attribuer un nouvel appel d’offres à DHL Global Forwarding, Panalpina, Schenker et Expeditors. Ces deux derniers contrats n’ont pas encore pris cours », ajoute Danny Hendrikse.

Transport routier

Aujourd’hui, 70% du transport routier environ sont assurés par H.Essers. « En 2006, Pfizer était notre premier client dans le secteur pharmaceutique. C’était totalement nouveau pour nous à l’époque. Aujourd’hui, le secteur pharma et soins de santé est la verticale plus importante pour notre société, à côté de la chimie et des produits de haute valeur/haute sécurité. Ces trois secteurs présentent en effet de nombreux points communs », explique Bob Van Steenweghen, marketing et corporate affairs de H.Essers. « Nous nous sommes associés à H.Essers il y a dix ans, malgré leur peu voire leur manque d’expérience dans le secteur, grâce à la force de persuasion et à l’engagement de Noël Essers, ainsi qu’à sa promesse de ne prendre aucun autre client issu de l’industrie pharmaceutique tant que tout n’était pas parfait », ajoute Danny Hendrikse. Aujourd’hui, H.Essers joue un rôle crucial dans l’organisation des transports de Pfizer. Tous les flux de transport sont commandés et suivis à partir de la ‘tour de contrôle’ à Genk. En outre, le groupe limbourgeois travaille en étroite collaboration avec Pfizer pour optimaliser les consolidations. De plus, il se charge de 70% du transport routier. Le reste est confié à d’autres transporteurs routiers par appel d’offres. « Nous ne mettons jamais tous nos œufs dans le même panier. Ce n’est pas parce que nous avons externalisé la gestion du réseau que nous ne choisissons pas ces opérateurs nous-mêmes. Leurs contrats sont d’ailleurs conclus avec Pfizer. C’est nous qui prenons les décisions », déclare Danny Hendrikse. Ces autres partenaires sont tous des transporteurs spécialisés. « Pfizer les sélectionne en fonction de critères strictement définis et de leur spécialité. Nous convenons de normes et des règles strictes leur sont applicables. Ils ne peuvent pas affréter, le recours à un sous-traitant doit rester exceptionnel. Le cas échéant, ils doivent non seulement le mentionner et le documenter, mais aussi former les chauffeurs. Au moindre défaut de qualité ou de conformité, nous mettons un terme au contrat », poursuit Danny Hendrikse.

Multimodalité

Dans le transport terrestre en Europe, la navigation intérieure et le fret ferroviaire ne sont pas utilisés. « Ils sont envisagés, mais nous n’y avons pas recours pour l’instant. Dans le secteur pharmaceutique, les itinéraires doivent être validés, des exigences strictes s’appliquent aux conteneurs qui ne peuvent jamais être laissés sans surveillance, les temps de transit doivent être garantis. Pour l’instant, trop d’obstacles se dressent encore », déclare Danny Hendrikse. Par contre, on étudie la possibilité de passer au rail pour les transports vers la Chine. Bien que le transport maritime soit moins cher et ait une meilleure empreinte écologique que le fret aérien, il est moins pris en considération. « Le trajet en mer est trop long. Le transport ferroviaire entre l’Europe et la Chine prend environ 18 jours. Nous devons y réfléchir. Par conséquent, nous avons mené le projet pilote Pharma Express avec le VIL. Les résultats des tests étaient bons. Toutefois, nous devons trouver suffisamment de partenaires pour atteindre les volumes qui justifient une liaison. Nous continuons déjà de travailler à la qualification et à la validation des processus sur cette liaison », conclut Danny Hendrikse.    

L’application ‘TrackIt’ de Pfizer suit les envois grâce à l’internalisation du trafic des données

La sous-traitance de la logistique et du transport présente un désavantage. Les données qui sont ainsi générées sont détenues par les opérateurs de transport et de forwarding. « Nos partenaires pouvaient déterminer eux-mêmes les KPI sur la base de leurs données et l’ensemble de la supply chain de Pfizer n’était pas suffisamment transparente », explique Danny Hendrikse. Par conséquent, Pfizer a développé sa propre application, qui est opérationnelle depuis avril. Ainsi, tous les envois peuvent être suivis en interne. « La création de l’application a été un travail de longue haleine », raconte-t-il, non sans fierté. En effet, l’appli combine les données des partenaires, les données de la SAP capture, les ‘bornes’ qui sont générées via GT Nexus, etc. Dans SAP, une énorme base de données de bornes est générée, en d’autres termes une base de données de moments et de lieux qui marquent un changement de statut de l’envoi. « Dans la supply chain, la question la plus fréquemment posée est : où est mon colis ? Jusqu’à présent, il y avait un va-et-vient d’e-mails, surtout lorsqu’un statut n’était pas clair. Imaginons une palette qui arrive chez H.Essers à Genk et qui est prête à repartir dans la zone de cross-docking. Bien que les marchandises soient physiquement présentes, il se peut que l’envoi ne puisse pas être expédié parce que, par exemple, une facturation interne n’a pas été réglée. Le cas échéant, le système calcule automatiquement l’heure d’arrivée estimée et celle-ci s’affiche dans l’application », explique Danny Hendrikse. Chaque client (interne) peut se connecter à l’application avec un smartphone, une tablette, un ordinateur portable ou un PC. Plus besoin d’e-mails : il peut visualiser toutes les ‘bornes’ dans la chaîne.

Au moindre défaut de qualité ou de conformité, un terme est mis au contrat.

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