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Analyse financière 2016/2017 : la pression sur les liquidités se confirme

L’analyse des bilans des transporteurs belges pour l’année 2016 est sans appel : si l’embellie économique aurait dû largement profiter aux entreprises, les conditions particulières ont impacté négativement leur rentabilité et pesé sur leurs liquidités. L’impact réel de la taxe kilométrique est maintenant connu.   Volume d’affaires  Les transporteurs belges ont… moins transporté en 2016 qu’en 2015. Globalement, leur chiffre d’affaires a progressé de 4,74 %, alors que leur prix de revient augmentait (à cause de la taxe kilométrique) dans une fourchette comprise entre 9 et 10 %. Or, les transporteurs devraient avoir répercuté l’augmentation du prix de revient dans une mesure d’environ 65 % (source : Truck & Business Barometer). L’augmentation du chiffre d’affaires est donc factice, et uniquement due à la répercussion du prix de revient en général, et de la taxe kilométrique en particulier. Les volumes de transport réalisés par les transporteurs belges ont donc reculé de 3 % environ (un chiffre corrélé par les kilométrages par véhicule signalés par la DIV). Il est possible (mais la chose serait à vérifier) que cette baisse résulte d’un choix délibéré : ne pas travailler pour les clients qui refusent de payer la taxe kilométrique. Quant au rapport entre la progression du PIB et les volumes de transport des transporteurs belges, il redescend de 0,99 à 0,945. Ce sont donc les véhicules étrangers qui ont capté une plus grande partie des nouveaux volumes de transport.

La tendance 2016 : + 4,74 %

  Emploi Selon les chiffres fournis par l’ONSS, le nombre de postes de travail pour employés a progressé de 3,07 % entre la fin 2015 et la fin 2016, et le nombre de postes de travail ouvriers de 2,38 %. Le nombre d’équivalents-temps plein signalé dans les bilans 2016 a connu une progression de +2,57 %. Comme d’habitude, ce sont les grandes entreprises qui ont engagé le plus : + 3,48 %, contre + 0,54 % dans les entreprises moyennes et -7,36 % dans les petites entreprises.

La tendance 2016 (en équivalents temps plein) : +2,57 %

  Productivité Le fait que la valeur ajoutée ait progressé autant que le chiffre d’affaires montre que les transporteurs belges ont recomposé leur portefeuille clients suite à l’introduction de la taxe kilométrique : ils ont conservé les trafics qui génèrent de la marge brute, et c’est en fonction de cela qu’ils ont pu engager. La productivité dépasse pour la première fois la barre des 70.000 EUR/ETP, et cette progression est supérieure au taux d’inflation. L’écart de productivité entre les petites entreprises et le reste des transporteurs ne cesse par contre de grandir.

La tendance 2016 : + 1,65 %

  Bénéfices La situation des bilans 2016 est contrastée. D’une part, 77,9 % des transporteurs belges ont dégagé un bénéfice (+ 1 %), mais d’autre part, leur bénéfice moyen est en chute (1,11 % contre 2,42 % un an auparavant). Ces chiffres montrent clairement à quel point les transporteurs n’ont pu répercuter entièrement l’augmentation du prix de revient que représentait la taxe kilométrique. Si le pourcentage de répercussion calculé par le Truck & Business Barometer est exact, 20 % de la taxe kilométrique non répercutés font chuter le bénéfice des transporteurs de moitié… Globalement, le secteur du transport routier a dégagé un bénéfice de 218 millions EUR en 2016, soit 88 millions de moins qu’en 2014.

La tendance 2016 (Profit Margin) : + 1,11 %

Cash-Flow Ici aussi, l’impact de la taxe kilométrique est manifeste. Avec le paiement des cautions pour l’OBU de Satellic et la différence entre les délais de paiement client et celui des factures Viapass, les transporteurs belges ont vu leurs liquidités chuter de près de 4 %. Cette chute touche les trois régions, mais épargne étonnamment les entreprises moyennes : seraient-elles mieux armées pour accélérer le paiement de leurs factures ?

La tendance 2016 : -3,92 %

  Solvabilité La situation de solvabilité continue de s’améliorer, avec une solvabilité moyenne qui dépasse pour la première fois la barre des 40 %. Ce chiffre se traduit entre autres par le nombre faible de transporteurs qui signalent éprouver des difficultés à financer leurs investissements dans notre Baromètre.

La tendance 2016 : 40,82 %

  EBITDA Nous analysons ce ratio important pour la première fois. En 2016, la progression de l’EBITDA a été nettement moins spectaculaire qu’en 2015 : + 2,68 % au lieu de 14,14 %. La bonne nouvelle tient au fait que toutes les catégories d’entreprises progressent au même rythme. L’EBITDA moyen d’une petite entreprise est de 45.000 euros, celui d’une entreprise moyenne s’affiche à 204.000 euros et celui d’une grande entreprise culmine légèrement au-dessus du million.

La tendance 2016 : + 2,68 %

  Méthodologie Analyse de 3837 bilans (code Nacebel 49410 et commission paritaire 140), répartis comme suit :

  • 1941 petites entreprises (C – chiffre d’affaires < 750.000 EUR),
  • 1165 entreprises moyennes (B : C.A. < 3 millions EUR),
  • 732 grandes entreprises (A : C.A. > 3 millions EUR)

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