Congestion, pénurie de chauffeurs, taxe kilométrique … : les défis sont connus en Flandre. La solution ? L’experte Goedele Sannen ne peut la sortir de son chapeau mais souligne quand même que les entreprises doivent porter l’effort sur une amélioration de l’efficacité. « Quand l’économie reprend des couleurs, la croissance touche aussi la logistique et les flux de transport. » Mais pour Goedele Sannen (Senior Advisor Mobility and Logistics auprès de la fédération patronale flamande VOKA), deux facteurs peuvent tout gâcher : la pénurie de chauffeurs et la congestion. « Ceci nous pousse à chercher l’efficacité, plus encore qu’avant », déclare l’experte. « Le fait que nous évoluions aujourd’hui vers des opérations 24/7 en est un exemple, même si toute la chaîne doit suivre à ce niveau. » La navigation intérieure peut-elle être un élément de cette quête d’efficacité ? G. Sannen le pense, même s’il ne s’agit pas de la solution miracle. « La navigation intérieure n’apporte évidemment pas une solution à toutes les entreprises ni pour tous les flux de marchandises. » Par contre, la technologie peut être utile ! Pour G. Sannen, les applications cloud peuvent aider transporteurs et chargeurs à accroître l’efficacité des processus logistiques. Même si elle indique aussitôt que cela nécessite de partager ses données, un pas qui est encore difficile à effectuer pour de – trop – nombreuses sociétés. « Sur ce plan, nous devons enclencher la vitesse supérieure. » Goedele Sannen ne veut cependant pas se montrer trop pessimiste. « Je ne veux pas aller jusqu’à dire que la congestion et la pénurie de chauffeurs peuvent mettre à mal la croissance générale, mais nous devons relever le défi. » Mesures d’accompagnement populaires Et la taxe kilométrique ? « D’abord, nous continuons à déplorer qu’elle ne soit pas appliquée à tous les véhicules, car telle qu’elle se présente aujourd’hui, c(‘est juste une taxe supplémentaire pour les entreprises exploitant un poids lourd sans que cela ne réduise les files », affirme G. Sannen répétant ainsi le point de vue bien connu du VOKA. « Mais j’entends bien que la taxe est dans la plupart des cas répercutée et que c’est donc le donneur d’ordres qui paie. » Elle indique en outre que la taxe continue à avoir un certain nombre d’effets négatifs sur le secteur du transport : le coût initial, mais aussi la problématique du transport à vide et les frais généraux liés à l’administration et au suivi. « La taxe kilométrique nous oblige à être plus efficaces, même si nous sommes bien conscients qu’un fret de retour parfait n’est pas toujours disponible. » « Les modifications introduites par les pouvoirs publics sont plus délicates : l’indexation du tarif à différents moments ou l’ajout d’un certain nombre de routes à péage. Cela doit rester limité et si des changements interviennent malgré tout, il faut alors communiquer intelligemment et en temps utiles. On travaille souvent avec des contrats annuels qu’il n’est plus possible d’adapter lorsqu’à mi-chemin, on modifie la taxe kilométrique. » Les mesures d’accompagnement apportent-elles un soulagement ? « Nous voyons en tout cas qu’elles sont populaires. Logique : il s’agit d’un des accords conclus avec le secteur. Nous sommes très contents que ces 40 millions € soient utilisés pour l’innovation et l’écologie, mais nous aurions encore préféré que le montant total soit investi, et de préférence dans l’infrastructure. »