Bruno Velghe, président de l’organisation professionnelle UPTR, se dit pessimiste pour le secteur du transport routier. Il pointe la baisse des volumes de transport, la chute des ventes de tracteurs et, évidemment, la crise du coronavirus pour expliquer ses craintes.
“Le climat économique est très négatif dans le secteur du transport. Nous constatons une baisse importante du volume transporté, et notamment des conteneurs. Si le volume des conteneurs était encore important en janvier et février – la crise en France permettant aux ports belges de récupérer une partie de ce trafic – ce volume est aujourd’hui clairement en baisse. Autre signe : le recul net des ventes de tracteurs en ce début d’année. Il faut aujourd’hui y ajouter la crise du coronavirus. Et malgré la baisse du prix du diesel, tous les types de transport sont affectés. Beaucoup de transporteurs ont recours au chômage technique, même pour les employés, ce qui est du jamais vu. Le chômage technique ou temporaire pour force majeure des employés peut aider mais il s’agit d’une procédure assez complexe. Il faudrait un régime adapté pour les employés et prendre des mesures pour soulager les transporteurs, par exemple en leur permettant de différer certains paiements. Les coûts dans le domaine du transport restent très élevés alors que les revenus baissent, cela va poser un problème.”
D’un point de vue opérationnel, Bruno Velghe souligne aussi la position délicate des chauffeurs. “Certains transporteurs me disent que les chauffeurs n’osent plus aller en Italie, ce que l’on peut comprendre. Et puis, quand ils reviennent d’Italie, quelles mesures faut-il prendre et que fait-on avec les poids lourds ? Certains prétendent qu’il faut les désinfecter et les immobiliser pendant au moins deux jours, qu’il faut remplacer le filtre à air, etc. C’est surtout l’Italie qui pose problème actuellement, mais dans quelques semaines, on peut craindre que tous les pays soient concernés. Tout ceci me rend très pessimiste quant aux semaines et mois à venir.”