Marc Van den Broeck (Trafuco) : « J’espère qu’on va s’en sortir non seulement en tant qu’entreprise mais aussi en tant que secteur »

Marc Van den Broeck est convaincu que son groupe Trafuco sortira de la crise et sera en mesure de maintenir les investissements prévus pour 2020. Les investissements seront également maintenus pour 2021, même avec quelques mois de retard.

Chez Trafuco, les dégâts semblent pour l’instant maîtrisés, grâce à une très large diversification en termes de secteurs et de clients. « Il y a eu une forme de compensation interne entre les différentes activités », explique l’administrateur délégué Marc Van den Broeck. « Nous avons pris toutes les mesures traditionnelles possibles, du travail à domicile à la distanciation sociale et aux finances. Nous avons assez peu eu recours au chômage technique et il n’y a eu pratiquement aucun licenciement. Nous avons continué à discuter avec les quelques sous-traitants avec qui nous travaillons en permanence. Il aurait été facile de s’en débarrasser, mais nous en aurons encore besoin pendant la période des vacances. Une discussion ouverte avec eux a permis de maintenir une organisation flexible, de répartir les missions de manière équitable tout en utilisant notre propre personnel de manière optimale ».

Les coûts restent bien sûr sous contrôle, mais les investissements de 2020 n’ont pas été reportés. « Nous avons juste reporté la décision pour les investissements 2021 à septembre au lieu de juin. Nous avons évidemment demandé à reporter certains remboursements de capital, même si ce n’était pas absolument nécessaire. Mais comme cela a du sens dans toute situation de crise, il n’y a pas de mal à se créer des liquidités supplémentaires. Nous disposons ainsi de ressources financières suffisantes pour pouvoir agir rapidement lorsque une occasion se présente. Des acquisitions à court terme sont à prévoir », déclare Marc Van den Broeck.

Comment envisage-t-il l’avenir de son entreprise et du secteur en général ? « Il n’y a pas de solution miracle, mais il faut rester vigilant. Le paysage est en train de changer sérieusement et c’est à nous de répondre au mieux à ces changements. Parmi les points à surveiller particulièrement, il y a la formation des nouveaux chauffeurs. Nous devons nous y mettre dès aujourd’hui. Ce n’est pas parce que le calme est revenu en matière d’emploi que le vieillissement de la population et la pénurie de chauffeurs se sont résolus. L’initiative du Fonds Social est arrivée tard et elle prend maintenant du retard, ce qui est regrettable pour l’avenir. Il faut espérer que cette initiative soit suffisamment soutenue. C’est la responsabilité de chacun.

Le contact avec les clients sera également un aspect important. Certaines fonctions vont changer de profil et les clients peuvent avoir des besoins différents ou supplémentaires. Il faudra répondre à ces besoins rapidement. L’aspect ‘sales’ va donc gagner en importance. Je vois aussi se profiler des opportunités dans la gestion du personnel qui étaient moins présentes il y a quelques mois ».

La principale préoccupation de Marc Van den Broeck semble être la relation entre les fédérations et les syndicats : « Le secteur devra être défendu à l’unisson, sinon il risque d’être lésé quand le gouvernement commencera à devoir faire des économies. Toute division rendra notre voix moins audible et risque de mener à des mesures qui pourraient nuire gravement aux transporteurs (et certainement au transporteur 100% belge). Je lance un appel pour que l’intérêt général du secteur soit au centre des discussions avec le gouvernement et non les intérêts individuels de chaque porte-parole. Espérons que nous pourrons y parvenir non seulement en tant qu’entreprise, mais aussi en tant que secteur. Nous sommes des héros depuis un certain temps, faisons en sorte que les décideurs politiques ne l’oublient pas quand ils nous présenteront la facture ».

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