Walden : la Belgique comme tête de pont internationale

Peu connu en Belgique bien qu’il y emploie plus de 170 personnes, le groupe français Walden (nouveau nom d’EHDH) double son volume d’activités avec la reprise de Movianto effective depuis le 18 Juin 2020. Une perspective qui n’effraie pas le CEO Stéphane Baudry, qui annonce de nouveaux investissements dans notre pays.

Comment avez-vous traversé les premières semaines de la pandémie ?
Stéphane Baudry : Nous étions bien placés pour anticiper un maximum de choses, mais puisque nous avons une mission de santé publique, il était hors de question de ne pas livrer. Deux semaines avant le début du confinement, nous avons mis sur pied deux cellules de crise qui ont pu rapidement sécuriser notre approvisionnement en masques et mettre en place les procédures de nettoyage des véhicules et de lavage des mains… Cela a payé, puisque nous avons eu très peu de cas de Covid-19 malgré nos 140 sites.

Au service de la ‘première ligne’

Au début, il y a clairement eu un phénomène de surstockage, et nos volumes ont parfois augmenté à deux chiffres. Nous avons ensuite connu une baisse des volumes, et durant toute cette période de volatilité, nous avons adapté nos réseaux et alloué nos moyens là où ils étaient le plus nécessaires.

Travaillant pour ‘la première ligne’, comment les choses se sont-elles passées avec le personnel ?
Stéphane Baudry : Je suis très fier de la manière dont le personnel a réagi, du courage dont ils ont dû parfois faire preuve, mais je pense qu’ils en ont aussi retiré de la fierté. On m’a rapporté par exemple le cas d’un de nos chauffeurs qui a été applaudi quand il est allé faire sa livraison à Liège…

Rachat de Movianto

L’acquisition de Movianto est signée depuis le 18 Juin 2020…
Stéphane Baudry : C’est une bonne nouvelle, les contrats sont signés, tous les aspects administratifs dans douze pays sont finalisés, même si le confinement aura un peu retardé les choses.

Au vu des résultats de Movianto en Belgique, ce n’est pas nécessairement une reprise facile.
Stéphane Baudry : C’est le marché qui est difficile, car il est ultra-compétitif. Movianto a eu des difficultés car ils avaient eu beaucoup de CapEx, notamment pour construire la plate-forme d’Alost qui est un outil magnifique. Dans notre secteur, il faut quatre ans avant d’obtenir un bon résultat après ce type d’investissement. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec CSP à La Louvière.
Nous allons mutualiser certains services de support, ainsi que les services de livraison sur le dernier kilomètre, mais nous conserverons deux plates-formes à La Louvière et à Alost. La surface va d’ailleurs doubler à La Louvière, et nous souhaitons aussi faire de nouveaux investissements à Alost. Nous avons une dette négative et tout le CapEx qu’il faut pour cela.

Movianto, c’est aussi un gros morceau…
Stéphane Baudry : C’est vrai, mais ce n’est pas la première fois que nous reprenons quelqu’un de plus gros que nous. Ciblex était trois fois plus gros qu’EHDH en 2014. C’est alors la cible qui nous intègre à elle, pas l’inverse. Cela dit, la reprise de Movianto est clairement une étape importante. La Belgique n’était qu’un premier pas dans notre stratégie d’internationalisation.

Transport primaire

Que retenez-vous justement de ces premiers pas à l’étranger ?
Stéphane Baudry : Il y a onze ans, c’était exotique pour nous, même si notre deuxième actionnaire est belge. Nous sommes arrivés en Belgique avec humilité, et cela nous a servi. J’apprécie l’esprit d’initiative qu’il y a en Belgique : les documents électroniques qui permettent de livrer sans émargement, c‘est une idée de Wouter Vlassenbroek (le directeur de DPXS, NDLR), et chez ETP, Benoît Lateur a monté son propre TMS que nous sommes en train de déployer en France et qui va être mis en place chez Movianto.

Quels types d’investissements pourriez-vous réaliser en Belgique ?
Stéphane Baudry : La Belgique est au centre des flux européens. Nous devons donc y développer une capacité de cross-docking pour mieux maîtriser le transport amont.

Pour quelle raison ?
Stéphane Baudry : Il y a des leçons à tirer de la crise. Je ne parle pas que des masques, mais l’organisation en amont n’était pas parfaite, et nous allons donc investir davantage dans le transport primaire. Dans notre métier, les états, mais aussi les assureurs et les maisons de repos demandent de plus en plus une maîtrise totale de l’ensemble de la chaîne logistique, jusqu’au dernier kilomètre. Avec nos différentes sociétés, nous possédons cette maîtrise, et nous avons les outils pour gérer tous les aspects de la chaîne, du sourcing au stockage en passant la gestion des dates de péremption.

Chiffres-clés

• EHDH était présent en Belgique au travers de quatre sociétés : Ciblex Belgium à Zaventem et DPXS à Vilvorde (distribution express) et Transpharma Belgium (distribution de produits de santé) et CSP Benelux (stockage de produits de santé sous température contrôlée) à La Louvière. En 2018, l’ensemble de ces trois sociétés employait 170 ETP, pour une valeur ajoutée consolidée de 10,9 millions EUR.
• En 2018, Movianto Belgium a réalisé une valeur ajoutée de 11,2 millions EUR avec une effectif de 166 ETP.

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