eCMR : un cap est franchi

Si l’on ne devait retenir qu’une seule leçon de la crise du Covid-19, ce serait certainement que la digitalisation a permis à de nombreuses entreprises de fonctionner, même en période de confinement. Mais ce n’est qu’un début, et le printemps 2020 pourrait bien aussi être le printemps du CMR électronique.

Les entreprises qui ont franchi le pas sont unanimes : le CMR électronique fait gagner du temps, donc de l’argent, et il a eu en outre le grand avantage d’être une solution ‘sans contact’ pendant la pandémie.

Sans contact

« Heureusement que nous avons l’eCMR ! », s’exprimait ainsi Kim Notman, CEO de Middlegate Europe, au plus fort du confinement. Il y a deux ans, Middlegate Europe a été une des premières entreprises de transport à tester le CMR électronique, avec le soutien technologique de Pionira. « Aujourd’hui, nous nous en félicitons », explique la HR Manager Annelies Geldhof. « Avec plus de 500 PoD par jour, cela nous a permis de réduire la charge administrative de 75 %, et en ces temps de crise du coronavirus, toute économie est bonne à prendre. Notre personnel peut travailler de chez lui, et nous pouvons facturer immédiatement après livraison de la marchandise. En plus, le fait de n’utiliser que des documents de transport électroniques permet au chauffeur de ne pas quitter sa cabine, et le CMR électronique évite le transfert de documents au format papier, ce qui aide à limiter la propagation du virus. La réception des marchandises se confirme par ‘sign-on-glass’ sur la tablette Trimble que tous les chauffeurs ont dans leur cabine, et nos sous-traitants travaillent de même à partir de leur smartphone. »
De fait, l’absence de contact physique a fait du CMR électronique une solution particulièrement adaptée à la période de confinement. Subitement, la santé du personnel roulant et du personnel de quai est passée au premier rang des priorités. Il faut maintenant que ce point de basculement serve de levier à long terme. Ou, pour parler en termes de rugby, que l’essai soit transformé.
Mais attention, avertit Hans Togtema (Connect & Go) : « Si les chauffeurs signent au nom de l’expéditeur et du destinataire, cela signifie qu’il n’y a plus de séparation des fonctions. C’est un risque non souhaitable. » Il importerait donc de revenir dès que possible à une signature double, de la part du chauffeur et du destinataire.

Impliquer les chargeurs

Reste que le système ne fonctionne que si toutes les parties prenantes jouent le jeu, du chargeur au destinataire en passant, le cas échéant, par les services de contrôle. C’est ainsi que Pionira, un des pionniers du CMR électronique avec Transfollow, a cessé d’aborder directement les transporteurs en 2017 pour concentrer ses efforts sur les chargeurs. Le géant papetier Stora Enso est un des industriels à y avoir cru. En mars, le directeur de l’usine de Gand (qui a quitté son poste depuis…), Chris De Hollander, expliquait ce que son organisation en retire : « Au départ, je n’étais pas trop intéressé, mais lorsque nous récoltons du papier à recycler et que nous le faisons transporter, nous sommes propriétaires de la marchandise. Cela nous oblige à signer beaucoup de documents, et c’est là que l’eCMR devient intéressant pour nous. »
La solution adaptée par Pionira aux besoins de Stora Enso permet par exemple d’identifier les différents statuts de la marchandise et couvre aujourd’hui le flux complet, soit une cinquantaine de camions par jour. « Je suis un grand fan maintenant, déclarait encore Chris De Hollander, mais il ne faut pas sous-estimer le travail de préparation : vous devez avoir avec vous l’entreprise qui charge, le destinataire, le transporteur et ses sous-traitants éventuels. »
Sur ce plan, Michelle van den Berg (responsable du marketing chez Transfollow) se veut rassurante : « Toutes les solutions que nous proposons peuvent être mises en œuvre à distance, avec un soutien téléphonique. TransFollow offre aussi la possibilité d’intégrer son logiciel à celui du client. La rapidité de ce processus d’intégration dépend évidemment de la capacité des utilisateurs à réaliser ce processus d’intégration. » Selon Hans Togtema (Connect & Go), passage au CMR électronique ne prend que quelques jours, entre l’établissement de la connexion data, la mise en place des processus de signature et la notification aux autorités compétentes.

La Belgique attend, l’Allemagne renâcle

Avec la Suède, ce sont 25 pays qui ont ratifié le protocole européen eCMR, mais la Belgique ne fait pas encore partie du ‘club’. Le SPF Mobilité & Transports nous confirme que l’on attend les conclusions du projet-pilote en cours au niveau du Benelux fin novembre. Ce projet-pilote devrait d’ailleurs être prolongé. Cela dit, il y a pire, comme l’explique Zeljko Jeftic (Ertico) : « L’Allemagne, plus grand pays de transit en Europe, n’a pas encore ratifié le protocole non plus ; Les premières discussions étaient prometteuses, mais il y a toujours quelque chose qui coince quelque part. »

Comment passer à l’eCMR

Selon Hans Togtema (Connect & Go), il ne faut que quelques jours pour commencer à utiliser le CMR électronique :

• établir la connexion data,
• mettre en place les processus de signature, ce qui ne prend que quelques heures dans un entrepôt
• notifier les autorités,
• démarrer

Chiffres-clés

• 4,5 EUR d’économie par CMR, selon Transfollow
• 5000 CMR électroniques émis en Belgique en janvier 2020
• 70 millions de CMR émis par an dans le Benelux

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