Urbike : le vélo s’intègre dans la supply chain urbaine

Cette année, Urbike a remporté l’award du Logistics Project of the Year. La coopérative bruxelloise a gagné grâce au projet BCklet, qu’elle déploie pour Delhaize, bpost, MultiPharma et CSD. Le jury a été particulièrement impressionné par l’utilisation de vélos avec remorques pour approvisionner les magasins et les pharmacies de Bruxelles.

Urbike est une société coopérative qui se positionne comme un pionnier de la logistique urbaine. Elle stimule le transfert modal des camionnettes et camions légers vers le vélo. Les racines de la coopérative se situent dans l’asbl citylab, l’incubateur de CityDepot. Début 2018, l’asbl urbanlab est née de citylab. Les trois membres fondateurs – Philippe Lovens, Delphine Lefebvre et Renaud Sarrazin – ont également fondé la coopérative Urbike pour incuber le projet BCklet.
Le but de ce projet est de livrer les particuliers et les entreprises de Bruxelles à l’aide de vélos cargo, au lieu de camionnettes ou de camions légers. Les coursiers à vélo traditionnels se concentrent sur les petites livraisons : transport urgent de colis et d’enveloppes, livraison de repas via des plateformes en ligne comme UberEats ou Deliveroo et segments de niche (livraison de médicaments aux pharmacies, de magazines et journaux, etc.). BCklet traite de plus grandes quantités. Le vélo tire une remorque BicyLift chargée d’un conteneur de 1,5 m³ pouvant contenir jusqu’à 180 kg. Cela permet non seulement de transporter des colis, mais aussi des lots plus importants d’aliments, boissons, médicaments, etc. La remorque peut même accueillir une euro-palette. Grâce à son concept novateur, on peut soulever et transporter le conteneur sans effort et sans aide extérieure.
Le projet, qui a vu le jour il y a environ un an, teste quatre flux de transport différents dans la région de Bruxelles-Capitale : les colis et les enveloppes, les produits pharmaceutiques, le commerce de détail et les livraisons à domicile à la demande. La coopérative a trouvé des partenaires commerciaux, notamment bpost, Multipharma, Fresh Atelier (Delhaize) et CSD. Avec BCklet, Urbike veut démontrer l’adéquation et la rentabilité du transport de marchandises légères à vélo en milieu urbain.

Delhaize est ravi

Jusqu’à la crise du coronavirus, le projet a tellement bien évolué que son champ d’application s’est considérablement élargi. Delhaize a, par exemple, utilisé le vélo cargo pour approvisionner son Fresh Atelier de la Galerie Ravenstein. Cet approvisionnement respectueux de l’environnement s’inscrit dans son plan ‘The Lions’ Footprint’. Le détaillant était tellement satisfait des résultats que les quatre autres Fresh Atelier de Bruxelles ont également été approvisionnés de cette manière plus écologique. Les aliments secs et certaines boissons étaient transportés à des jours fixes. Le camion ne devait être utilisé que pour transporter des aliments frais et des produits surgelés, mais on étudie actuellement la possibilité de transporter ces produits par vélo cargo.
Les conteneurs sont remplis dans le centre de distribution de Zellik avec toutes les commandes de la journée. Ils sont chargés dans un camion avec les commandes ‘normales’ d’un supermarché Delhaize. À leur destination, ils sont récupérés par un coursier Urbike qui les emmène dans les différents Fresh Atelier. Après la livraison, il reprend les consignes et les déchets d’emballage. « Delhaize était tellement ravi du concept que les trois Fresh Atelier d’Anvers devaient également être livrés à partir de la mi-mars. Mais à la suite du coronavirus, Delhaize a dû fermer temporairement ses Fresh Atelier : les clients sont principalement constitués de personnel de bureau des environs, qui font désormais tous du télétravail », explique Philippe Lovens (voir encadré).

Également un succès pour bpost

Le projet a également connu un accueil chaleureux chez bpost. L’entreprise s’est lancée dans le projet pour voir si le système de livraison des colis était adéquat. Ici aussi, l’objectif est d’éviter les émissions de CO2 et de limiter les embouteillages. bpost a démarré le test à Bruxelles à une échelle relativement petite avec trois vélos avec remorque, qui sont utilisés par son propre personnel. « Urbike s’est occupé de leur accompagnement. Sept membres du personnel ont ainsi déjà été formés », déclare Renaud Sarrazin.

Décathlon

En outre, Urbike bénéficie également du soutien d’autres détaillants – qui ne participent pas au projet Bcklet. Après un test réussi à Malines, Charleroi et Liège, Decathlon a décidé d’étendre son service de livraison à domicile à vélo – en l’occurrence par BicyLift – à cinq villes supplémentaires : Evere, Anvers, Gand, Bruges et Mons. Les vélos ne sont pas utilisés par le personnel d’Urbike, mais par les employés de Décathlon. Urbike s’est occupé de la livraison des remorques et de la formation.

Le coronavirus a créé de nouvelles opportunités

« En raison de la crise du coronavirus, les quatre participants au BCklet ont mis le projet en suspens », explique Philippe Lovens. « Mais lorsque les circonstances le permettront, il pourra reprendre. Multipharma, par exemple, était en plein développement. Ils étaient en train de construire un hub pour organiser la distribution à partir d’un point central au lieu de leur DC situé Sint Pieters-Leeuw. Mais en raison de l’augmentation de la charge de travail, cette deuxième phase a été mise en suspens. »

La crise du coronavirus a aussi ouvert de nouvelles possibilités. « Nous avons cherché d’autres opportunités et avons fait le grand saut en travaillant pour les commerçants et les producteurs locaux qui sont passés à l’e-commerce. Nous nous chargeons maintenant aussi de livraisons pour une brasserie, des fleuristes, des chocolatiers, etc. À la mi-avril, nous avions déjà atteint le chiffre d’affaires prévu dans le plan d’entreprise pour 2021. Nous avons également appris qu’il est possible de combiner le B2B et le B2C, ce qui permet de baisser le seuil de rentabilité. »

Motivations du jury

Selon le jury, Ubike mérite ce prix car le projet BCklet, contrairement aux projets précédents avec des vélos cargos qui ont presque tous échoué, est basé sur une approche en chaîne : derrière l’idée se cache un concept de logistique professionnelle. Après tout, ce concept va au-delà du last mile, mais s’inscrit dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

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