Ambuce est, avec 200 véhicules, le plus grand prestataire privé de transport urgent et non-urgent de patients dans notre pays. La gestion du parc de l’entreprise n’est déjà pas simple compte tenu du caractère souvent prioritaire des trajets, mais la crise du coronavirus ajoute encore à la difficulté.

« La période est particulièrement chargée pour nous », lance Thomas Christiaen qui se charge notamment de la gestion de flotte pour Ambuce. « Le nombre de trajets n’a pas augmenté, compte tenu du report des soins non-urgents, mais chaque trajet est devenu plus complexe. Désinfecter à fond et souvent entraîne des retards. »

Peu de plexi

Chez Ambuce, pas question de ‘plexiglas’ au mètre comme c’est le cas avec les fourgons ordinaires. « C’est un peu différent chez nous », précise T. Christiaen. « Pour le transport non-urgent, nos ambulanciers et accompagnateurs portent un masque. Pour les interventions urgentes, ils portent un masque spécial et pour les transports covid – parce que nous les assurons aussi – ils portent une combinaison complète avec des gants comme dans les divisions covid. Nos équipes 112 constituent aussi une bulle, stationnées par paire dans les différents postes de garde à travers le pays. Nous sommes conscients de leur responsabilité vis-à-vis des patients et du personnel. Donc, nous ne prenons aucun risque. »

Mais quelle influence la crise du coronavirus a-t-elle sur le parc ? « Nous n’avons pas acheté de véhicules supplémentaires pendant cette crise. La flotte 112 a été totalement renouvelée l’an passé. Mais dans la mesure où nos véhicules sont exploités plus intensivement, nous avons anticipé les investissements dans le reste de la flotte. Nous venons donc de commander 60 nouveaux véhicules, dont 40 chez Mercedes, pour une livraison l’an prochain. »

Mercedes-Benz

Les 200 véhicules du parc d’Ambuce sont de différentes marques, mais principalement des Mercedes-Benz. Il y a une bonne raison à cela selon T. Christiaen : « nos véhicules parcourent de longues distances et nos calculs TCO montrent que les Mercedes-Benz s’accommodent particulièrement bien de ces kilométrages élevés. La plupart de nos camionnettes destinées au transport de personnes sont des Vito et des Sprinter qui bénéficient d’une transformation qualitative chez Autographe. L’écoscore est également important. Nous pensons aussi à des modèles électriques, surtout pour les véhicules d’intervention rapide qui effectuent généralement de courtes distances, mais le TCO pose encore problème. Pour l’instant, nous en avons un à Brussels Airport. »

Pour commander de nouveaux véhicules, Ambuce fait appel à deux filières. « Les véhicules de transport urgent, pour notre service 112, font l’objet d’un leasing chez Fraikin et proviennent de Mercedes-Benz Bogemans. Ceux utilisés pour le transport non-urgent sont fournis par Mercedes-Benz Linkeroever. Nous confions l’entretien et les réparations à des concessionnaires locaux, étant donné que nous sommes stationnés un peu partout dans le pays. Transférer nos véhicules de leur lieu de stationnement vers un point central pour l’entretien et les réparations, ce serait une folie. Nous avons aussi cinq véhicules de remplacement qui servent uniquement quand d’autres véhicules sont à l’entretien. Pour les réparations urgentes, nous pouvons heureusement compter sur la compréhension du réseau. Nous avons des accords qui nous permettent de passer à l’atelier pour une assistance immédiate. Pour les problèmes surgissant le week-end ou les jours fériés, nous disposons des numéros de GSM directs des responsables au sein des concessions, ce qui nous permet de bénéficier d’un service rapide. »

Gestion de flotte pour utilisateurs avertis

Les sinistres et les réparations surviennent hélas régulièrement. « Surtout aux rétroviseurs suite aux slaloms dans le trafic. C’est propre au job. Naturellement, nous essayons d’éviter cela au maximum et misons sur la prévention et la formation. Mais en cas d’urgence, il est plus important de sauver des vies. » Les sinistres peuvent parfois susciter des discussions avec les compagnies d’assurance et les sociétés de leasing mais en général cela ne pose pas trop de problème. « Nous entretenons une très bonne relation avec Fraikin et nos contacts en matière d’assurances chez Ethias via Marsh sont également positifs. »

Différents constructeurs, différentes sociétés de leasing appliquant chacune leurs règles, le traitement des amendes routières inhérentes à la nature de l’activité, … la gestion de flotte n’est pas simple chez Ambuce. « Depuis l’an passé, nous travaillons avec un système de gestion de flotte signé XPOfleet. Il reprend tous nos véhicules, avec des informations sur les intervalles d’entretien, les contacts pour le remplacement des pneus, les données liées aux assurances, etc. C’est le cœur de notre système. Tout ce qu’il contient doit être à jour, afin de savoir ce qui doit être fait, quand et par qui. Ainsi, les choses restent claires et réalisables. »

Prioritaire

Un certain nombre de modules sont associés à ce système central. Ils servent par exemple en cas d’amende pour excès de vitesse. « Nous recevons un très grand nombre d’amendes. Ce n’est pas parce que nos ambulanciers ont le pied lourd mais parce que les véhicules prioritaires peuvent rouler plus vite que ce qui est autorisé et ne doivent pas s’arrêter aux feux rouges pendant les missions urgentes. Nous appliquons à ce niveau des règles internes comme ne pas dépasser de plus de 30 km/h la vitesse maximale autorisée alors qu’en théorie il n’y a aucune limite. Ce sont quand même des véhicules de 3,5 t… Mais les amendes ne sont pas à exclure. »

Ambuce doit contester presque toutes ces amendes. « Pour chaque contestation, nous devons prouver que nous étions prioritaires au moment de l’infraction, avec sirènes et gyrophares. Notre système comporte ce type d’information, en plus de la localisation. Nous entretenons par ailleurs de bons contacts avec la plupart des services de police. Cela permet aussi de signaler par exemple des dégâts à d’autres véhicules lorsque nous n’avons pas le temps de nous arrêter pour remplir une déclaration d’accident. Avec notre système track & trace, nous pouvons alors transmettre précisément où et quand l’incident s’est produit, de manière à ce que nous puissions prendre nos responsabilités. L’honnêteté est la meilleure politesse », conclut T. Christiaen.