Handling : Electrification et robotisation ont le vent en poupe

Electrification et robotisation sont des orientations claires et quasiment plus personne ne les remet en cause. Mais elles suscitent d’emblée quelques nuances. L’électrification gagne du terrain, mais ces véhicules n’apparaissent pas (encore) comme une alternative universelle. Les possibilités d’automatisation sont également à la hausse, mais – comme attendu – cela génère de gros investissements qui ne conviennent pas à tout le monde.

L’électrification en soi n’est peut-être pas un phénomène nouveau, mais c’est un phénomène qui persiste. « Cela fait un certain temps que la transition est en cours », déclare Motrac, importateur de Linde, entre autres. « Aujourd’hui, à peine 15 % des chariots élévateurs sont thermiques. Il y a quelques années à peine, ce chiffre était encore bien supérieur à 20 %. »

« Leur succès grandissant ne fait guère de doute, même s’il faut tout de suite ajouter qu’ils ne conviennent pas à toutes les applications », précise Michel De Maeyer, Business Unit Manager Industry chez Hilaire Van Der Haeghe, importateur de Yale notamment. « L’absence d’émissions et de bruit sont des atouts indéniables qui prennent tout leur sens à l’intérieur. Surtout dans des secteurs comme l’alimentation ou le textile où les émissions peuvent avoir un effet désastreux sur le produit manipulé. En pratique, cependant, on constate que lorsque les véhicules sont également utilisés à l’extérieur, et en particulier s’ils sont confrontés à des conditions climatiques extrêmes, les gens optent en général pour la propulsion thermique. »

Mais les choses évoluent. « Nous écrivons l’histoire avec notre chariot électrique 1252 X », explique Motrac. « Pour la première fois, il réussit à égaler la puissance de ses homologues thermiques. Ce modèle est donc le chariot élévateur le plus puissant de son segment. Il est également tout aussi robuste, ce qui permet de l’utiliser dans des secteurs plus exigeants comme la construction ou l’industrie lourde, des domaines qui, à juste titre, se sont traditionnellement concentrés sur les modèles thermiques classiques. »

Lithium-ion comme alternative verte

Dans ce phénomène d’électrification, les batteries lithium-ion s’imposent de plus en plus. « Bien que la grande majorité des engins électriques soient toujours équipés d’une batterie plomb-acide, ces batteries lithium-ion sont en augmentation depuis un certain temps », déclare-t-on chez Motrac. « Cette technologie Li-ion est souvent choisie quand on travaille en équipes. La raison ? Dans un tel environnement, les chariots peuvent être connectés directement au secteur et les changements de batterie ne sont plus nécessaires. Le temps de chargement plus court et l’option de charge intermédiaire offrent également un avantage majeur dans les organisations où les engins sont utilisés pendant une période plus longue. »

« On prétend parfois que le lithium conviendrait à toutes les applications, mais cela pose des questions de fond », souligne Michel De Maeyer. « Ces batteries doivent être systématiquement rechargées, ce qui est très différent des batteries traditionnelles qui nécessitent toujours un cycle de recharge complet et ceci prend vite plusieurs heures. Si une recharge fréquente n’est pas possible, le lithium ne constitue pas une alternative plausible. D’autres éléments, peut-être moins évidents, jouent également un rôle. En raison de son poids, une batterie contribue souvent au contrepoids nécessaire lors du levage. Mais une batterie au lithium peut être jusqu’à trois fois moins lourde qu’une batterie standard. Ce ne sont pas des problèmes insurmontables, mais ils doivent être pris en compte. »

Automatisation inévitable 

« La poursuite de la robotisation est inarrêtable », selon Stijn Kusseneers, Consultant en solutions intralogistiques pour Still BeNeLux. « D’ailleurs, cela recouvre une réalité assez large. Cela peut aller des fonctions intelligentes d’assistance au cariste aux véhicules pouvant se mouvoir de manière partiellement autonome, en passant par les engins entièrement automatisés. Mais l’automatisation signifie également que les appareils vont davantage fonctionner comme des robots et s’occuper de tâches manuelles telles que le picking. La collecte de données est extrêmement importante ici, suivie de la transmission des informations via la 5G. »

« Le point de départ est souvent un appareil ordinaire, sur lequel de tels systèmes sont ensuite placés », ajoute Kurt Boudt, responsable marketing de B-CLOSE. « Par exemple, notre société propose des véhicules à guidage automatique, des appareils existants qui ont été transformés. Si l’on ne veut pas de ces possibilités, ils peuvent toujours être utilisés comme des chariots élévateurs ordinaires. »

« On voit que la robotisation concerne principalement l’exécution de tâches répétitives », explique Michel De Maeyer. « Et c’est logique : toute manipulation doit être préparée et donc programmée. Grâce à cette robotisation, vous pourrez effectuer le même travail mais avec moins de personnes. Il ne faut pas perdre de vue l’aspect économique des choses. Il y a une pénurie sur le marché du travail, dans certains secteurs elle est même très aiguë. D’autre part, il y a le goulot d’étranglement des coûts salariaux. Autant d’éléments qui mettent en lumière la valeur ajoutée de l’automatisation. »

« Les avantages se manifestent dans de nombreux domaines », déclare Hugues Van Espen, Managing Director de Toyota Material Handling Belgium. « L’efficacité permet de toute façon d’économiser de l’argent. Mais il y a aussi un aspect de sécurité important. Les capteurs peuvent en effet empêcher les collisions. La robotisation exclut également les erreurs humaines dans ces tâches exécutives. »

« La maintenance prédictive sera la prochaine phase dans le domaine de la robotisation », déclare Stijn Kusseneers. « Des systèmes qui fournissent à temps des informations sur l’entretien à venir, anticipent l’usure spécifique, etc. On peut ainsi utiliser son chariot élévateur de manière optimale. »

Un produit de niche

« Miser sur la robotisation n’enlève rien au fait qu’elle reste encore un produit de niche », nuance Kurt Boudt. « Les investissements réalisés dans le développement ont bien sûr un impact sur le prix. Et cela a à son tour des conséquences sur le retour sur investissement pour le client final. Lorsque l’exercice est terminé, dans de nombreux cas, il est négatif et cela n’en vaut pas la peine. »

« C’est précisément pourquoi les choses bougent aussi au niveau du financement de ces engins », intervient Stijn Kusseneers. « Il y a une plus grande ouverture du secteur financier dans la mise en place de montages leasing, ce qui fait une grosse différence dans le bilan d’une entreprise. Un facteur important à cet égard est que la standardisation se met également en place dans le domaine de l’automatisation. Alors que de nombreux véhicules sont encore conçus à des fins spécifiques aujourd’hui, les produits standard sont de plus en plus nombreux. Cela ouvre aussi la porte à la location courte durée, idéale pour faire face à certains pics. »

« Le logiciel économise des coûts » 

« Quand on regarde les choses avec objectivité et avec un certain recul, il faut reconnaître que notre secteur n’est pas l’un des plus innovants, mais le développement de logiciels est l’exception qui confirme la règle », souligne Michel De Maeyer. « Appliqués à un chariot élévateur classique, ils visualisent le comportement de conduite, mesurent les forces g, évitent les collisions etc. En utilisant toutes ces possibilités, de nombreux dommages peuvent être évités. Un de nos clients a même enregistré une baisse de 40 %. Et cela fait une sacrée différence. Car un chariot élévateur qui subit des dommages ou en cause est souvent immobilisé pendant un certain temps. Et la note qui suit peut être salée. »

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