Les problèmes dans les agences belges de PostNL et les projets d’intervention des acteurs politiques dans le secteur provoquent également des remous chez les sous-traitants indépendants de PostNL. Dans un article d’opinion paru dans De Morgen, Ufuk Demirsoy, un sous-traitant de PostNL dans le Limbourg, est acerbe envers son employeur et les politiciens.
Ufuk Demirsoy est une voix discordante dans le débat sur la sous-traitance dans le commerce électronique. M. Demirsoy, qui emploie désormais sept personnes, se présente comme le porte-parole de ces sous-traitants qui, selon lui, sont bien intentionnés. Ils se trouvent dans une position précaire : d’une part, concurrencés par les « pommes pourries » de leur secteur et, d’autre part, menacés par des plans politiques dans lesquels la sous-traitance est totalement ou partiellement remplacée par le travail salarié.
Dans un article d’opinion paru dans le journal flamand De Morgen, M. Demirsoy est acerbe à l’égard du client PostNL et de la ministre des entreprises publiques Petra De Sutter. « Alors que la quasi-totalité du pays restait à la maison, nous devions livrer deux fois plus de colis pour le même tarif. Vous en avez bénéficié, comme en témoignent les généreux versements de dividendes à vos actionnaires dont les médias nous parlent de temps à autre. Mais vous n’avez jamais jugé bon de nous proposer un tarif plus sain, car il n’y avait pas de budget pour cela. Un chat acculé fait de drôles de sauts. Il était écrit dans les étoiles que la baisse des taux conduirait finalement à quelques sous-traitants frauduleux. Vous êtes restés là à regarder », écrit-il à PostNL.
Les récents raids sur PostNL et l’arrestation prolongée de certains des principaux dirigeants belges du groupe ont suscité des appels dans les milieux politiques en faveur du remplacement (partiel) de la sous-traitance par le travail salarié. Ce qu’un sous-traitant indépendant comme Demirsoy ne veut évidemment pas. « Vous voyez une mouche voler au-dessus de votre assiette de soupe. Au lieu de chasser la mouche avec votre main, vous sortez un lance-roquettes pour la tuer. La modification de la loi que vous proposez est surfaite. Avec cette modification de la loi, vous allez provoquer une hécatombe sociale dans le secteur. Des milliers d’entreprises qui font leur travail correctement et respectent la législation vont disparaître. Avec nos huit familles, ce sont des centaines, voire des milliers, de familles qui vont se retrouver soudainement sans travail. »
