A mi-parcours, le marché belge du poids lourd se tient plutôt bien en cette période de délais de livraison à rallonge et d’incertitudes économiques. Les contraintes subies par les différentes usines apportent par contre des changement parfois surprenants dans les résultats des différentes marques.

Sur les six premiers mois de l’année 2022, on a immatriculé 4351 poids lourds dans notre pays. C’est quatre unités de moins qu’en 2021. Les différents segments du marché se comportent selon la logique suivante : les véhicules les plus légers (3.5 à 6 tonnes) accusent une perte de plus de 41 % et les tracteurs sont en progression de 18.7 %. Entre les deux extrêmes, la courbe est linéaire : -31 % pour les porteurs de 6 à 16 tonnes et -11.2 % pour les porteurs de plus de 16 tonnes.

Ces chiffres sont évidemment influencés davantage par la capacité de production (et de finition) des usines que par la vigueur des carnets de commande. Et on en a la confirmation si l’on s’intéresse d’un peu plus près aux résultats des différentes marques. Le grand gagnant est Volvo Trucks qui a réussi à faire passer ses immatriculations de 693 à 1097 unités en six mois et voit sa part de marché globale passer de 15.9 à 25.2 %. Au sein du même groupe, Renault Trucks tire aussi bien son épingle du jeu en gagnant par exemple quatre points de parts de marché en tracteurs. DAF gagne aussi 250 immatriculations, mais avec un bilan plus contrasté entre les gammes lourdes produites à Eindhoven (+ 298 unités en tracteurs) et les gammes légères produites chez Leyland en Angleterre, dont les chiffres reculent.

A une exception près, tous les autres constructeurs sont en recul, ce qui fait que l’écart entre les deux premiers du classement général (Volvo et DAF) et le troisième (Mercedes-Benz) est de… 9.8 points de part de marché. Le groupe industriel qui souffre le plus de la situation est Traton, avec un débours de 478 unités dont 355 pour MAN et 123 pour Scania. Iveco est également en net recul (-144 unités au total).

Reste un gagnant tout à fait inattendu : Ford Trucks, dont les usines sont encore capables de livrer en six mois et qui en profite pour placer des véhicules dans plusieurs grandes flottes belges comme Snel, Vuylsteke ou De Rudder. Le constructeur turc a déjà immatriculé 130 véhicules cette année et sa part de marché est de 4.8 % sur les six premiers mois de l’année. C’est le niveau qu’espérait Nathalie Noyens (managing Director de Ford Trucks Belgium) après cinq ans. Elle y sera arrivée après 15 mois… Sur le seul mois de juin, Ford Trucks Belgium a m^émé obtenu une part de marché de 7.6 %, devant Iveco et MAN.

Le marché belge au 30 juin