Renault Trucks E-tech : Une transition électrique multi-niveaux

Renault Trucks est un des constructeurs qui offre la gamme la plus vaste de camions électriques. Cette gamme E-Tech va d’ailleurs encore s’étendre, alors que les volumes de vente augmente. Cela a un impact tant sur l’organisation des usines que sur les processus de vente.

En 2021, Renault Trucks a livré 249 camions électriques et a enregistré 613 commandes supplémentaires. Le constructeur français s’estime sur la bonne trajectoire pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé de réaliser 50 % de ses ventes en électrique en 2030 et d’atteindre les 100 % de véhicules neutres non dépendants des carburants fossiles dix ans plus tard.

Une gamme de plus en plus vaste

Avec le Master E-Tech en entrée de gamme et plusieurs variantes des gammes D et D Wide en version E-Tech, Renault Trucks couvre une palette qui va de 3,1 à 26 tonnes en propulsion électrique. Récemment, cette gamme s’est enrichie d’une version 19 tonnes 4×2 du D Wide, spécialement conçue pour la distribution sous température dirigée. On y a même installé l’option Fridge-Connection, qui fournit l’énergie nécessaire au groupe frigorifique à partir des batteries de traction.

Pour la collecte de déchets, Renault Trucks propose également une cabine LEC (Low Entry Cab), la première de ce type entièrement développée en interne avec Estepe (on se rappellera les véhicules à cabine Ponticelli que l’on voit notamment rouler chez Bruxelles Propreté).

En 2023, cette gamme s’étendra vers le haut avec des versions électriques des séries T et C, suivant en cela de quelques mois l’électrification des gammes lourdes de Volvo Trucks. A ce moment-là, Renault Trucks offrira véritablement la gamme électrique la plus complète du marché. En outre, une nouvelle génération de batteries (déjà utilisées sur les Volvo FM, FH et FMX Electric) viendra encore renforcer l’attractivité de cette gamme E-Tech puisqu’on peut encore s’attendre à une progression de l’autonomie (à poids de batteries égal) de 15 à 20 %.

Bref, E-Tech a le vent en poupe et cela se ressent dans l’usine de Blainville. C’est là que sont assemblés tous les modèles des gammes D et D Wide pour Renault Trucks ainsi que des FL et FE pour Volvo Trucks, mais aussi l’ensemble des camions électriques de gamme moyenne des deux marques cousines. Au total, cela représente une production qui tourne autour des 90 unités par jour mais peut atteindre 110 unités par jour.

L’assemblage d’un camion électrique pose cependant des défis particuliers. Il n’est pas question de travailler sur un camion électrique comme on travaille sur un camion à moteur thermique. A Blainville, la chaîne de montage travaille donc sur l’ensemble du véhicule jusqu’à ce que celui-ci soit pourvu de sa chaîne cinématique.

A cet instant, le Renault D E-Tech est prélevé de la chaîne de montage pour être dirigé vers un autre hall spécialement équipé (et disposant de l’espace nécessaire) pour procéder à la pose des batteries de traction et à la mise sous tension de toute la partie électrique. De deux camions par jour au début, le rythme de production était déjà passé à cinq camions par jour en mars et doit atteindre 9 véhicules par jour d’ici la fin de l’année. Soit 10 % de la capacité de production totale de l’usine normande.

Un parcours de commercialisation réinventé

L’autre révolution liée au camion électrique touche à la manière de vendre. Comme tous ses concurrents, Renault Trucks a mis en place un parcours qui permet de répondre aux besoins de chaque client, mais qui montre aussi à quel point le rapport entre constructeur et client est amené à évoluer fondamentalement. Et cela commence par un service de consultance sur mesures qui doit déterminer si le camion électrique est une solution pertinente pour le client. A ce stade, il s’agit toujours d’une approche théorique.

Ce n’est qu’au deuxième stade qu’un diagnostic précis est établi quant au gain en CO2, à la faisabilité des itinéraires par un camion électrique et à l’infrastructure électrique nécessaire pour alimenter la future flotte électrique. Renault Trucks dispose par exemple d’un simulateur d’autonomie qui tient compte des caractéristiques du camion, d’un taux de chargement qui évolue au fur et à mesure de la tournée et de la topographie. Le résultat montre clairement la marge de manœuvre qu’il reste en fin de tournée (en cas de déviation imprévue par exemple).

Si ce diagnostic est positif (et si le client désire s’engager plus avant), Renault Trucks présentera une solution complète avec un véhicule répondant au mieux aux profils d’utilisation, une solution de financement et un contrat d’entretien et un accompagnement pour obtenir les subsides disponibles. Ce n’est aussi qu’à ce stade que le client pourra obtenir un véhicule de test.

Enfin, une fois le véhicule commandé, la marque continuera d’assister le client avec la formation des chauffeurs, le suivi des données du véhicule par rapport aux valeurs théoriques et les indispensables mises à jour. Comme on le voit, le processus de vente sera beaucoup plus long qu’aujourd’hui et le client sera beaucoup plus dépendant du constructeur qu’il ne l’est aujourd’hui.

Quant aux concessionnaires, ils devront obtenir le label E-Tech pour être autorisés à vendre et à entretenir la gamme électrique. Cela leur demandera des adaptations à l’atelier (la zone de sécurité autour d’un camion électrique est plus grande que sur un camion normal), des bornes de chargement, des compétences nouvelles, un personnel partiellement dédié à l’activité E-Tech mais aussi une capacité à mettre en place de nouvelles méthodes de travail.

La future gamme lourde E-Tech

Par rapport aux D et D Wide E-Tech, les futurs T et C E-Tech recevront deux ou trois moteurs électriques. Avec le troisième moteur, la puissance nominale pourra atteindre 490 kW. Les Renault Trucks T et C E-Tech disposeront de deux à six packs de batteries lithium-ion de 90 kWh chacune. Ces batteries pourront être totalement rechargées en 9,5 heures par courant alternatif (AC) jusqu’à 43 kW, ou en 150 minutes par courant continu (DC) jusqu’à 250 kW. Selon Renault Trucks, l’autonomie maximale d’un T E-Teck à six packs de batteries pourra atteindre 300 kilomètres sans recharge intermédiaire.

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