Les défis de la rentrée : l’indexation des salaires

C’est aujourd’hui que les fédérations patronales intersectorielles rencontrent le Premier Ministre Alexander De Croo pour, espèrent-elles, obtenir du gouvernement fédéral des mesures les aidant à tenir le choc face à la crise énergétique. L’indexation des salaires va revenir sur la table, et pour les sociétés de transport, c’est un débat crucial.

Pour un transporteur belge, le carburant représente entre 23 et 25 % du prix de revient. Les fortes hausses du prix du diesel (ne parlons même pas du HVO ou du LNG…) constituent depuis quelques mois un premier choc économique, mais la plupart des transporteurs (surtout ceux qui utilisent une clause diesel) ont jusqu’à présent réussi à amortir le choc. Jusqu’à présent, le contexte économique leur est toujours favorable, puisqu’il y a eu davantage de demande que d’offre. En d’autres mots, il n’y a pas eu assez de camions sur les routes pour faire face à la demande, et cela a placé les transporteurs dans une position plus favorable pour négocier leurs tarifs.

Dans le même temps, l’inflation galopante laisse planer le spectre d’une indexation salariale à deux chiffres au début 2023. Cette forte augmentation du premier poste du prix de revient des transporteurs (de 25 à 33 % selon le type de transport) surviendrait après une première augmentation de 6 % en moyenne ces derniers mois. Selon Pieter Timmermans (FEB), le handicap salarial de la Belgique par rapport à ses voisins atteint à nouveau 16 %, et cela risque de faire perdre ps mal de contrats aux entreprises belges. Mais pour les transporteurs, ce handicap salarial risque de s’ajouter à un autre phénomène bien plus perturbant : si l’indexation salariale survient à un moment où la demande en transport a baissé, il leur sera beaucoup plus difficile de la répercuter sur leurs prix de vente.

Ce risque d’un ‘effet ciseau’ est d’autant plus réel que les annonces se multiplient sur des réductions de production, voire des fermetures partielles d’usines en Belgique (Sioen en étant le dernier exemple en date). La crise énergétique aurait donc un impact indirect sur les sociétés de transport au moment où leurs coûts explosent une nouvelle fois. Une situation qu’il s’agirait d’éviter à deux niveaux : interprofessionnel (via des discussions sur la manière dont l’indexation salariale sera appliquée au 1er janvier 2023) et sectoriel (la défiscalisation des heures d’attente, vieux serpent de mer qui revient périodiquement à la surface). C’est la survie de noimbreuses entreprises en 2023 qui se joue maintenant…

Et pour rendre les choses encore un peu plus compliquée, les transporteurs devront tout mettre en oeuvre pour ne pas démotiver leur personnel (lui aussi mis sous pression par l’inflation et par la crise énergétique). Avec une liste de métiers en pénurie longue comme un jour sans pain, ce n’est pas le moment de perdre ses forces vives…

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