L’aéroport de Liège entre un recours contre son permis d’environnement. Le permis, accordé en août de cette année, oblige l’aéroport à réduire les vols de nuit et le bruit. Selon le conseil des aéroports, cela incitera les compagnies aériennes à partir, une évolution qui pourrait coûter 5 000 emplois. 

Le nouveau permis d’environnement, d’une durée de 20 ans, impose principalement des restrictions aux vols de nuit à l’aéroport de Liège. L’autorité aéroportuaire s’oppose à la limitation du nombre de mouvements annuels d’avions à 50 000 et aux quotas de vols de nuit qui entraîneraient une réduction de 80 % des vols de nuit sur 20 ans. « Le fonctionnement de l’aéroport 7/7 et 24/7 est une condition nécessaire à notre croissance et à notre succès », a fait savoir le conseil d’administration de l’aéroport. De grands clients tels que Fedex, DHL et UPS font un usage intensif des vols de nuit. Un quota strict pour les deux prochaines décennies pourrait dissuader les opérateurs et même les inciter à se délocaliser vers d’autres centres d’aviation.

Selon Liege Airport, les conséquences du permis d’environnement dans sa forme actuelle sont dramatiques. En 2040, les volumes de fret traités tomberaient à 675 000 tonnes, soit environ la moitié des volumes annuels de 2020 et 2021. 5 000 emplois seraient perdus en raison du départ des entreprises de la région. La réduction de la croissance de l’aéroport mettrait également en danger 14 000 emplois préprogrammés.

L’exploitant de l’aéroport va maintenant faire appel du permis environnemental. Liege Airport estime qu’il existe des motifs juridiques suffisants pour contester les conditions imposées par ce permis. Liege Airport rappelle également que le secteur de l’aviation fait l’objet d’innovations technologiques constantes, qui pourraient atténuer son impact écologique au fil des ans, ce qui devrait conduire à des avions plus économes en carburant et plus silencieux.

Une décision finale du gouvernement wallon est attendue au plus tard à la mi-janvier 2023.