Défi 2023 #1 : éviter l’effet ‘ciseau’

On ne va pas se mentir : les premiers mois de l’année 2023 vont être stressants pour toutes les entreprises. En ce qui concerne le transport routier, c’est la vigueur de la demande qui va déterminer, plus que de coutume, si les entreprises traverseront les orages sans trop de dommages.

Avec une indexation salariale à deux chiffres et une augmentation du prix de revient estimée à plus de 14 % par l’ITLB, le début de l’année 2023 s’annonce sportif. Cela dit, en 2022, l’augmentation du prix de revient a déjà été supérieure à 10 %. Pourtant, dans la plupart des cas, les transporteurs ont réussi à répercuter une bonne partie de ce surcoût sur leurs tarifs. Nous mesurons ce point depuis 2005 dans le cadre de notre Truck & Business Barometer et le pourcentage de répercussion du prix de revient sur le prix de vente (79.4 %) n’a jamais été aussi élevé qu’à l’automne 2022.

C’est une conséquence directe de deux facteurs : la forte hausse de la demande et la difficulté à recruter des chauffeurs. Les donneurs d’ordres, dans leur majorité, ont donc dû accepter des hausses de tarifs au risque de ne plus trouver personne pour transporter leurs marchandises. Il y en a même qui ont payé des suppléments de 60 % pour que leur transporteur continue à rouler au LNG… Mais tout cela n’était justifié que par un contexte économique où les transporteurs pouvaient se permettre de sélectionner leurs clients. Si la demande en transport baisse d’ici la fin janvier, l’indexation salarale surviendra au pire moment qui soit : les transporteurs subiraient en effet la double peine d’avoir moins de travail et de ne pas pouvoir répercuter la nouvelle hausse de leur prix de revient.

Or, que disent donc les prévisionnistes ? Ils pensaient que l’économie belge se contracterait déjà au troisième trimestre  et c’est le contraire qui s’est produit. Selon la BNB, il devrait tout de même y avoir une légère baisse du PIB au quatrième trimestre, baisse qui se prolongerait au début de 2023. Cependant, la croissance serait de retour dans le courant de l’année, à tel point que le NB prévoit une augmentation du PIB de 0.8 % pour l’ensemble de 2023. Le spectre d’une forte récession s’est donc éloigné quelque peu, et les indicateurs de confiance des consommateurs et des entrepreneurs sont repartis à la hausse en décembre.

Si ce relatif optimisme n’est pas démenti par les faits, les transporteurs n’auraient à craindre que le premier et (peut-être) le deuxième trimestre. A eux d’éviter avant tout la crise de liquidités, puisque la plupart d’entre eux abordent cette année compliquée avec quelques réserves financières, fruit d’une politique de transfert des bénéfices plutôt conservatrice ces dernières années.

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