[DOSSIER] L’énergie renouvelable dans les entrepôts reste du ‘sur mesure’

Pour la plupart des entreprises, l’énergie solaire est sans aucun doute un passage obligé. Mais les experts préviennent que choisir les énergies renouvelables est un travail sur mesure. Un examen approfondi est indispensable.

L’énergie la plus économique est celle que vous ne consommez pas. « Mais les gens n’en sont pas toujours suffisamment conscients », estime Sophie Delannoy, chef de projet au VIL. « Évaluer et rationaliser votre consommation d’énergie est toujours notre premier conseil. Mais il faut le faire en profondeur, les petites mesures ad hoc ne vous mènent souvent pas très loin. »

Koen Jansen, Business Unit Manager Renewable Energy chez Encon, partage ce point de vue. « Mais ce que l’entreprise produit elle-même est également sous son contrôle. Cette production est un puzzle qui doit être assemblé avec soin. »

Des panneaux solaires comme certitude

« Produire de l’électricité en installant des panneaux solaires, généralement sur le toit renforcé d’un entrepôt, est une étape logique », explique S. Delannoy. « Les panneaux solaires se prêtent à divers types d’utilisation. Le placement peut être considéré comme un investissement, mais on peut aussi les louer, un tiers prenant en charge l’investissement. Vous pouvez aussi mettre votre propre surface à la disposition d’un tiers via un droit de superficie. »

« De plus en plus, l’énergie solaire est exploitée à travers des vitres et des parois », ajoute K. Jansen. « Le rendement est moindre, mais cela reste un moyen de contribuer à l’indépendance énergétique. Les carports sont de plus en plus souvent reliés à une infrastructure de recharge. L’électrification dans la logistique servira également davantage à stocker l’énergie solaire et à la restituer le soir, lorsqu’il n’y a pas de soleil. »

Le défi de l’énergie éolienne

« L’énergie éolienne a un rendement attrayant, mais son implémentation est nettement plus difficile », explique K. Jansen. « En termes de faisabilité, le contraste avec les panneaux solaires est énorme. La combinaison des deux peut être très intéressante compte tenu des prix fluctuants de l’énergie. »

« Le soleil ne brille pas tout le temps, mais le vent ne souffle pas tout le temps non plus », précise S. Delannoy. « En ce sens, il vaut mieux combiner les deux pour couvrir la demande de manière optimale. Mais l’éolien est généralement long et compliqué à mettre en place. Les autorités hésitent à accorder des permis. La proximité d’une zone résidentielle, le vol des oiseaux ou la présence d’une autre éolienne dans le secteur sont souvent des obstacles majeurs. »

« Et puis, il y a l’impact de toutes sortes de groupes d’action », ajoute K. Jansen. « En soi, la législation offre un cadre exploitable, mais nous remarquons qu’il faut obtenir un soutien social positif. Le potentiel inutilisé est encore important à ce niveau et permettrait de régler positivement une grande partie des permis. Par ailleurs, il existe différents types d’éoliennes. On ne voit pas beaucoup de petites éoliennes avec une hauteur maximale de l’axe de 15 m, placées sur un bâtiment ou au rez-de-chaussée. Le plus souvent, on voit de grosses éoliennes de 100 à 110 m de haut. Ces turbines ne cessent de grandir – on parle déjà de 150 m et de 250 m en ajoutant les pales – et plus efficaces. En même temps, la demande de turbines de taille moyenne est également en hausse. Dans le passé, l’intérêt était faible en raison de rendements inférieurs. Aujourd’hui, l’argument est moins pertinent avec l’évolution actuelle des prix. On va plutôt considérer ces turbines comme un élément de certitude des prix qui l’emporte désormais sur le pur rendement. »

Partage d’énergie

Nouvelle tendance : le partage d’énergie. « Il existe différentes manières de procéder », explique K. Jansen. « S’il s’agit de bâtiments adjacents, il suffit de poser un câble. S’ils ne sont pas adjacents, il est possible d’utiliser le réseau public d’électricité via un contrat ‘power purchase agreement’ (PPA). »

« Au niveau européen, on pousse les communautés énergétiques, mais du fait de la transposition limitée dans le droit national et des conditions strictes, cela ne décolle pas vraiment », explique S. Delannoy. « En fait, il s’agit d’une approche ‘top-down’, alors que les entreprises qui s’associent ont une approche ‘bottom-up’. »

Gestion intelligente

Entre-temps, une tendance se dessine au profit de bâtiments logistiques ‘intelligents’. Ceux-ci permettent de tenir compte du stockage et du contrôle énergétiques. La géothermie et les pompes à chaleur ont aussi le vent en poupe. La géothermie est utilisée pour chauffer l’entrepôt. La riothermie, qui utilise la chaleur résiduelle des eaux usées, est moins connue.

« L’énergie renouvelable est plus une histoire de complémentarité que de choix et ce que l’on choisit doit être précisément adapté aux besoins basés sur la nature des activités. Au-delà, les énergies renouvelables restent essentielles dans la transition énergétique à laquelle de nombreuses entreprises sont confrontées aujourd’hui pour devenir plus indépendantes énergétiquement à l’avenir », conclut Koen Jansen.

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