Comme l’indique L’Echo, la transaction entre Roland Jost et le Parquet Fédéral a été homologuée. L’ancien CEO du deuxième plus grand transporteur du pays doit payer personnellement une amende de 200.000 euros, mais en cas de récidive, les conséquences seront bien plus sérieuses.
On se rappellera que le tribunal de première instance de Liège avait refusé une première convention de transaction entre Roland Jost et le Parquet Fédéral le 16 octobre 2022. Les peines sont désormais fixées : Roland Jost est condamné à 18 mois de prison avec sursis (soit la moitié de la peine qui avait été envisagée dans le cadre de la première civention de transaction) et à une amende de 4,8 millions d’euros avec sursis, dont 200.000 euros fermes. Roland Jost a cependant renoncé à son poste de CEO de son propre groupe de transport en septembre 2022.
Cette nouvelle transaction pénale est la deuxième qui soit acceptée par le Parquet Fédéral dans le cadre de la vaste affaire de fraude sociale qui a éclaté en 2017. Le groupe Jost a par ailleurs accepté une autre transaction aux termes de laquelle une amende de 30 millions d’euros a été payée. L’action du Parquet Fédéral dans cette affaire est donc désormais close.
Contacté par nos soins, le groupe Jost nous a indiqué qu’il ne faisait à ce stade pas de commentaire sur ces derniers développements.
Rétroactes
L’enquête ouverte par le Parquet Fédéral à l’encontre de Jost Group et de Roland Jost portait (ente autres) sur l’utilisation illégale de chauffeurs étrangers via les filiales slovaque et roumaine du groupe.
- Mai 2017 : suite à la vague de perquisitions menées dans différentes implantations de Jost Group, le Parquet Fédéral décerne des mandats d’arrêts à l’encontre de trois personnes dont Roland Jost lui-même. Roland Jost et le directeur financier Christophe Ravignat sont emprisonnés à Marche-en-Famenne durant plusieurs jours, avant d’être libérés sous conditions.
- Juin 2017 : quelques jours après avoir comparu en Cour d’Appel, Roland Jost et ses collaborateurs sont libérés de leurs bracelets électroniques.
- Décembre 2017 : après avoir établi de nouvelles infractions dans les filiales en Roumanie et en Slovaquie, le Parquet Fédéral place à nouveau Roland Jost et Christophe Ravignat en détention. Les deux hommes sont rapidement libérés.
- Février 2019 : 19 véhicules sont mis sous scellés
- Mars 2019 : Jost Group se retrouve devant la chambre des mises an accusation. Des mises sous séquestre sont envisagées.
- Avril 2019 : 346 véhicules de la filiale roumaine Skiptrans sont mis sous séquestre pendant quelques jours
- Octobre 2021 : Jost Group accepte une transaction pénale avec le Parquet Fédéral pour un montant de 30 millions d’euros
- Septembre 2022 : Roland Jost annonce qu’il quitte son poste de CEO
- Octobre 2022 : la transaction pénale entre le groupe Jost et le Parquet Fédéral est validée, mais pas celle entre le Parquet Fédéral et Roland Jost lui-même.
- Janvier 2023 : l’affaire est close…