Les défis de 2023 #3 : trouver de nouveaux chauffeurs, et vite !

Entre 10 et 20%. C’est le chiffre d’affaires supplémentaire que de nombreux transporteurs belges auraient pu réaliser s’ils avaient pu engager davantage de chauffeurs. Ce chiffre est peut-être un peu surestimé par rapport à la pénurie réelle de conducteurs en Belgique, mais il n’y a aucune raison de croire que la situation va s’améliorer. Aujourd’hui, même les transporteurs qui ont développé une bonne culture d’entreprise et traitent les conducteurs avec le respect nécessaire commencent à rencontrer des difficultés. 

L’introduction de la nouvelle échelle barémique (et l’augmentation de salaire qu’elle signifie pour de nombreux chauffeurs, en plus de l’indexation) ne résoudra rien à long terme. D’après mon expérience, les transporteurs eux-mêmes n’y croient guère. Du côté syndical, le ton est bien sûr très différent, mais de nombreux experts s’accordent à dire que les incitant purement financiers n’ont qu’un effet temporaire sur l’attractivité d’une entreprise, et a fortiori d’un secteur entier.

L’ensemble du secteur est donc confronté à un double défi : conserver les chauffeurs existants et en trouver de nouveaux. On se plaint depuis des années du faible afflux de nouveaux chauffeurs, mais la façon dont la formation de base est organisée en Belgique et dans les différentes régions ne favorise pas cet afflux. On peut se demander, par exemple, pourquoi il y a beaucoup plus de candidats dans l’enseignement qualifiant à Namur (qui n’est pas un grand centre de transport) qu’à Courtrai (dans une province où l’on immatricule plus de 25% des tracteurs). L’interconnexion entre les différents parcours de formation est également beaucoup trop faible, ce qui décourage les candidats. Il en va de même pour les entreprises qui lancent des projets sortant un peu des sentiers battus, sans parler de la lasagne institutionnelle qui ajoute de la complexité là où il faudrait, au contraire, de la fluidité.

Politiquement, on ne voit personne prendre vraiment conscience du problème. Dans un réflexe typiquement belge, c’est toujours le problème d’un autre ministre, du cabinet d’à côté ou d’un autre niveau de pouvoir. La solution, si elle existe, réside dans l’alignement des politiques fédérales et régionales, avec la pleine participation des acteurs de terrain. C’est pour le moment loin d’être le cas. Quel acteur de terrain réussira-t-il réellement à tirer la sonnette d’alarme, à organiser des Etats Généraux sur cette pénurie de chauffeurs et à y impliquer les différents niveaux de pouvoir ? Sacré défi en cette année pré-électorale !

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