Tom Simonts (KBC) : « Les fonds n’investissent plus dans le diesel »

La semaine dernière, un des thèmes du Transportdebat organisé par Management Producties à Wilrijk portait sur le coût de la logistique. Tom Simonts (Senior Financial Economist chez KBC) y a exposé comment le monde de la finance se positionne de plus en plus dans la perspective de la transition énergétique. 

L’affirmation qui lançait son intervention était « La finance montre trop peu d’intérêt pour investir dans le logistique ». Elle a été validée à 71 % par les participants au congrès. Tom Simonts a immédiatement placé sa réponse sous le signe de la durabilité, même si ses affirmations représentent davantage la vision du capital à risque que du simple crédit d’investissement. ‘Durabilité’, pour lui, s’applique d’abord au business model de l’entreprise à financer, et Simonts plaide fermement pour une intégration la plus étroite possible de la société de transport dans les processus de ses clients : « C’est la seule solution pour augmenter sa marge bénéficiaire au-delà des 2 % traditionnels que l’on obtient dans le simple transport routier, et nous sommes prêts à investir du capital à risque pour accompagner les entreprises dans la transition vers ces business models, y compris sur le plan international, parce qu’ils sont moins dépendants du prix d’un simple transport. » Il cite pour exemple des entreprises comme Sitra ou Van Moer Logistics, dont il estime qu’il devrait y en avoir beaucoup plus en Belgique.

A ce sujet, Alex Van Breedam (Tri-Vizor), un des deux modérateurs du Transportdebat, a très justement fait remarquer que les modèles intégrés protègent aussi le transporteur-logisticien de la concurence, dans la mesure où ils se prêtent beaucoup moins à un benchmark purement chiffré, ce qui n’est pas le cas avec une ‘simple’ ligne de transport de a vers B. Quant aux deux chargeurs participant à ce débat (Joeri Peeters de Tessenderlo group et Hans Thibau d’Atlas Copco), ils se sont tous deux montrés en faveur de collaborations plus étroites avec leurs transporteurs et même de renoncer partiellement aux tenders purs et durs, pour autant que les transporteurs fassent la preuve qu’ils peuvent leur apporter davantage de valeur, une garantie de capacité disponible et qu’une transparence maximale s’installe entre les deux parties. C’est selon eux le meilleur moyen de considérer la logistique comme autre chose qu’un simple poste de coût. Malheureusement, estime Joeri Peeters, à l’heure actuelle, si le prix du transport a fortement augmenté, le niveau de service n’a pas, de son côté, suivi le mouvement.

« La durabilité est un ‘game changer' »

Mais la durabilité prend aussi des formes beaucoup plus concrètes quant il s’agit de financer des assets. Sur ce plan, Tom Simonts a été très clair : « La durabilité des chaînes logistique est un ‘game changer’. Nous ne sommes plus prêts à investir du capital à risque dans le diesel. » Cette affirmation était en fait une parfaite introduction au deuxième débat de la journée, centré sur les énergies du futur. Là aussi, les affirmations défendues par les orateurs étaient validées ou non par le public. Celui-ci, composé principalement de dirigeants ‘C-level’, a par exemple voté à 86 % pour le point de vue défendu par Koen De Vos (Directeur Supply Chain chez Colruyt), selon qui l’arrivée des technologies à zéro-émissions génère plus d’opportunités qu’elle ne crée de problèmes, et à 90 % pour l’affirmation ‘Sans subsides publics, la décarbonation est une tâche impossible’. Un point de vue non pas défendu, mais bien tempéré, par Philip Boelaert (secrétaire général du département MOW de la région Flamande), qui concède que les autorités ont un rôle à jouer pour aider les pionniers à faire le pas vers le ‘zéro-émissions’, mais pas de manière structurelle par la suite.

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