C’est avec trois mois de retard sur le plan initial que le Parlement Européen et le Conseil sont parvenus à un accord sur les infrastructures de recharge que chaque état membre devra installer sur son territoire pour faire rouler les véhicules à zéro émissions. Le texte de ce règlement appelé AFIR doit cependant encore être validé formellement.
Pour rappel, AFIR signifie Alternative Fuels Infrastructure Regulation. C’est un pilier important du plan européen Fit For 55 qui vise à réduire fortement les émissions de CO2 en Europe, notamment par la mise en service accélérée de véhicules n’émettant pas de CO2. Pour que ces véhicules puissent rouler sans obstacle, il faut des bornes de recharge et des stations de ravitaillement pour les nouvelles formes d’énergie, et le règlement AFIR va imposer des objectifs chiffrés et contraignants à chaque état membre. Normalement, un accord aurait dû intervenir en décembre dernier, mais c’est finalemnt la présidence suédoise du Conseil qui aura débloqué le dossier.
Les principaux points de cet accord sont les suivants :
- des bornes de recharge pour voitures d’une puissance d’au moins 400 kW devront être déployées au moins tous les 60 km le long des grands axes de transport (réseau RTE-T). En 2028, la puissance de ces bornes devra être portée à 600 kW.
- les camions devront disposer d’une station de recharge tous les 120 km sur la moitié des routes principales d’ici 2028, avec une puissance installée de 1400 kW à 2800 kW en fonction de la route (secondaire ou principale). En 2030, cette capacité totale devra être portée à 3600 kW sur les axes principaux.
- chaque parking sécurisé devra proposer deux stations de recharge du même type à partir de 2028 et quatre en 2030.
- d’ici 2031, il devra y avoir une station à hydrogène tous les 200 kilomètres le long des grands axes, dans chaque hub multimodal et dans chaque ‘noeud urbain’. Ces stations devront être accessibles aux camions et aux voitures.
Par rapport aux différents scénarios envisagés, on constate que les réseaux d’hydrogène seront moins denses que certains l’espéraient. La proposition de la Commission prévoyait une couverture du réseau transeuropéen central d’ici 2027 et de l’ensemble du réseau transeuropéen d’ici 2030, avec un maximum de 150 km entre les stations.
Par ailleurs, les clients devront être informés de manière claire et transparente sur le prix de l’énergie et devront pouvoir payer de manière aisée (avec des cartes, des dispositifs sans contact ou avec leur smartphone via un code QR).