Les transporteurs de conteneurs en ont marre des conditions au port d’Anvers

La mesure est pleine pour les transporteurs de conteneurs actifs dans le port d’Anvers. Ils ne se sentent pas valorisés et surtout pas respectés. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’introduction imminente de l’application Certified Pick up.

Certified Pick up est une application développée par le Port d’Anvers-Bruges (via sa filiale NxtPort) pour libérer les conteneurs dans tous les terminaux du Port d’Anvers, en remplacement des anciens codes PIN. Cette plateforme centrale utilise des données d’identification et d’autorisation cryptées. L’utilisation de Certified Pick up est obligatoire mais son déploiement se fait terminal par terminal.

Ce nouveau système a évidemment un coût : pour l’utilisation de ce système, le transporteur doit payer 2.500 euros par an via un système Prepaid. C’est donc lui qui doit tout financer à l’avance. Les mises à jour du système sont également facturées par le fournisseur.

En outre, le système Certified Pick up n’est pas encore opérationnel à 100 % et une compagnie maritime n’y participe pas. À partir du 1er juin 2023, MSC mettra en œuvre son propre système au PSA European Terminal : Secure Container Release utilise Alfapass et les empreintes digitales des chauffeurs et fonctionne avec une technologie blockchain sous-jacente. Cela donnera aux transporteurs encore plus de travail administratif. « C’est censé apporter plus de sécurité au port, mais dans un premier temps, cette application payante crée surtout plus de travail et de stress pour les transporteurs. Elle vient s’ajouter à toutes les autres applications des différents terminaux. Les transporteurs rêvent depuis des années d’un portail unique pour l’ensemble du port, mais ils se heurtent à la prolifération des systèmes due aux choix individuels des entreprises portuaires », estiment les trois fédérations de transport Febetra, TLV et UPTR.

L’introduction de ces nouveaux systèmes, censés lutter notamment contre le trafic de drogue, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les transporteurs. « En effet, la pression sur les transporteurs et leur personnel n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Il y a bien sûr les éternels embouteillages sur le Ring d’Anvers, les nombreux travaux routiers qui sont réalisés au hasard sans tenir compte des transporteurs, mais en plus, il y a aussi la charge de travail administratif qui fait que pour les transporteurs, la mesure est pleine. Depuis que de plus en plus de terminaux ont introduit des slots obligatoires, c’est un véritable casse-tête pour les transporteurs d’effectuer les transports à temps : les planificateurs doivent garder un œil sur toutes sortes de demandes toute la journée juste pour trouver un créneau. Si le chauffeur ne respecte pas son créneau horaire, il est quasiment impossible d’en trouver un autre le même jour, d’où l’incompréhension des clients, les éventuelles amendes pour retour tardif des conteneurs et surtout un prix de transport qui ne couvre pas le prix de revient. »

Selon les trois fédérations, les transporteurs n’ont d’autre choix que d’intégrer cette hausse des coûts dans leur prix de transport. Mais le problème semble aller au-delà de la simple question des coûts : « Il est donc grand temps que les transporteurs de conteneurs soient valorisés par la communauté portuaire. Si vous mettez trop de pression sur un maillon de la chaîne, la chaîne finit par se briser. Cela s’applique également à la chaîne logistique », ont déclaré TLV, UPTR et Febetra.

 

lisez aussi

Événements à venir

VOUS NE RECEVEZ PAS ENCORE NOTRE NEWSLETTER HEBDOMADAIRE? ALORS INSCRIVEZ-VOUS DÉS MAINTENANT!

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.
transport media logo