Newpharma a inauguré de toutes nouvelles installations à Liège en octobre 2022. Désormais propriété à 100 % du groupe Colruyt, le ‘pharmacien en ligne’ bénéficie d’un accès privilégié aux solutions technologiques développées ou contrôlées par Colruyt, dont les robots Scallog qui se chargent d’une partie des commandes à Liège. Mais d’une partie seulement.
Newpharma dispose désormais d’une surface bâtie de 20.000 m2 sur trois niveaux. « Le bâtiment fait 12 mètres de haut parce que c’est le standard, mais nous avons installé deux niveaux intermédiaires », explique Pierre De Lit, COO-CTO du groupe Newpharma.
De 30 à 20.000 m2
Il fallait bien cela pour optimaliser le fonctionnement d’une entreprise qui avait connu une véritable explosion de ses activités en 2020 (Covid oblige), et dont les activités se répartissaient sur plusieurs sites. La vente en ligne de produits parapharmaceutiques d’abord, puis de médicaments sans prescription ensuite, a connu un véritable boom, mais encore fallait-il saisir la balle au bond au moment opportun. « Lorsque la vente en ligne de médicaments sans prescription a été autorisée, Newpharma était opérationnel dès le lendemain », raconte Pierre De Lit.
Des 30 m2 dans la cave d’une pharmacie aux 20.000 m2 d’aujourd’hui, le chemin parcouru est impressionnant mais la progression de Newpharma n’est pas qu’arithmétique. En 2017, Colruyt en est devenu l’actionnaire majoritaire, avant de prendre le contrôle complet de la société liégeoise en 2021. « Colruyt ne nous a pas seulement apporté des moyens d’investir, mais aussi son savoir-faire », explique Pierre De Lit. « Par exemple, nous avons mis en place une première phase de robotisation à l’aide de robots ‘goods-to-men‘ Scallog avec le support de sa division Smart Technics. »
Le timing de construction du nouveau bâtiment et, partant, de l’introduction des robots Scallog (pris en leasing) a été une chance pour Newpharma. « En 2020, nos ventes ont progressé de 50 % et nous stockions les produits dans quatre entrepôts différents. Regrouper le tout était devenu une nécessité. Mais le fait de ne pas encore avoir automatisé nos process a été un atout dans une période où nous avons dû déménager certaines parties de nos opérations trois fois en quelques mois. Ce n’était possible que pour des opérations manuelles », explique Pierre De Lit. Autre défi à relever : seule une partie du stock se trouve sur place puisque Newpharma achète aussi certains produits chez des grossistes, ce qui complique la chaîne logistique.
Automatisation partielle
Au deuxième étage du nouveau bâtiment se trouve maintenant une ‘zone Scallog’. « Nous utilisons les robots Scallog pour environ un tiers des commandes, principalement pour des produits à rotation moyenne et pour des produits de faible ou moyenne taille. Notre système Scallog ne se prête pas bien aux fortes rotations (qui demandent des automatisations différentes). Par exemple, en 2021, il était plus efficace de traiter les tests covid manuellement. Le système Scallog traite des commandes complètes dans 15 % des cas. Pour le reste, nous regroupons les produits du flux Scallog et ceux du flux manuel traditionnel pour compléter la commande », explique De Lit. Les robots présentent les produits aux opérateurs de picking, qui sont guidés pas-à-pas dans leur picking (par exemple par un signal lumineux au niveau du bac dans lequel il doivent prélever un produit).
Tant pour les commandes Scallog que pour les commandes préparées manuellement, Newpharma travaille par vagues. Pierre De Lit : « Nous fonctionnons par campagne de picking. Pendant chacune des quatre campagnes journalières où les opérateurs rassemblent l’ensemble des produits des commandes de ladite campagne. Les produits de chaque vague sont ensuite triés par passes successives jusqu’au niveau des commandes individuelles. » Enfin, quel qu’ait été leur mode de picking (manuel, mixte ou automatisé), toutes les commandes aboutissent sur une ligne d’emballage commune avant expédition.
Améliorer la ‘promesse client’
Cette chaîne de préparation de commandes continue à s’améliorer chaque jour. « Après le boom de l’année 2020, le rythme de la croissance s’est ralenti, mais nous visons une croissance à deux chiffres pour 2023. Aujourd’hui, l’inflation pèse sur le comportement d’achat des clients, sans pour autant que nos volumes ne soient fortement impactés. Les clients semblent se tourner par contre vers des produits à moindre coût. La pénurie de certains médicaments a aussi poussé les clients vers des solutions génériques. », dit Pierre De Lit.
Le nouveau défi posé à l’organisation opérationnelle de Newpharma se situe plutôt au niveau du cut-off. « A l’heure actuelle, nous livrons toute commande passée avant midi le lendemain en Belgique. Nous voulons faire passer cette heure-limite à 16 heures », explique Pierre De Lit. Cette nouvelle phase de développement s’appuiera sur plus d’automatisation, mais pas nécessairement via de nouveau robots Scallog. On parle par exemple plutôt de nouvelles solutions d’emballage. L’autre piste pourrait être le passage à une équipe de nuit en plus des deux shifts actuels, mais telle n’est pas la volonté de Pierre De Lit pour l’instant.
Pourquoi à Liège ?
Si Newpharma a installé son nouveau centre de distribution sur un terrain appartenant au Port Autonome de Liège, c’est d’abord parce que Newpharma est né dans une pharmacie liégeoise en 2008. Le groupe Colruyt a aussi voulu conserver l’ancrage belge. « La raison est aussi pragmatique, explique Pierre De Lit. Nous couvrons toute l’Europe mais nous avons actuellement six sites de vente en ligne différents pour la Belgique, la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Nos clients sont donc grosso modo orientés sud-est et Liège est parfaitement situé pour cela. »