L’organisation patronale flamande Voka mène une campagne contre la surcharge de réglementations à laquelle les entrepreneurs doivent faire face sous la bannière « Vlaamse Snipperdagen », avec la déchiqueteuse de papier à portée de main. Parmi les 15 réglementations contestées, on trouve pas moins de trois lamentations de transporteurs. Benny Smets, transporteur chez Ninatrans et président de Febetra, explique pourquoi ces réglementations méritent de passer à la déchiqueteuse.
Les exigences linguistiques pour les chauffeurs de camion, qualifiées d’« irréalistes », sont le premier point de douleur. Benny Smets explique ce que cela signifie sur le terrain. « En période de pénurie de chauffeurs, nos entreprises comptent de nombreux chauffeurs d’origine étrangère. Or, selon la loi, les examens pour la remise à niveau quinquennale du Code 95 doivent être passés dans la langue de la région, alors que beaucoup de nos conducteurs ne maîtrisent pas (suffisamment) ces langues. Un premier pas vers une solution a été fait : un interprète est désormais mis à disposition en Flandre. À l’avenir, nous aimerions que ces examens puissent également être passés en anglais, qui est, après tout, une langue mondiale.»
Deuxième candidat au déchiquetage : la prolifération des restrictions de tonnage. «Dans un certain nombre de municipalités, il y a une mentalité de « pas dans mon jardin », de sorte que les gouvernements locaux choisissent d’interdire le transport lourd dans leur municipalité. En tant que transporteurs, nous ne voyons pas d’inconvénient à ce que cela se produise sur les petites routes, mais sur les routes parfaitement équipées pour le transport routier, cela ne devrait pas être autorisé. Nous sommes souvent obligés de faire des dizaines de kilomètres de détours illogiques, ce qui coûte du temps (et donc de l’argent) mais augmente également les émissions. Une forme de consultation supra-locale sur ces restrictions de tonnage pourrait éviter aux transporteurs d’être victimes des interventions égoïstes et populistes des gouvernements locaux ».
Le troisième point de la liste est l’imposition d’amendes en cas de surcharge des camions. « Il ne s’agit pas de choses comme l’arrimage des charges ou le dépassement de la masse maximale autorisée », précise Benny Smets. « Nous parlons du dépassement du poids par essieu. Dans un camion de distribution effectuant plusieurs arrêts, le poids sur les essieux avant augmente au fur et à mesure que le camion se vide à l’arrière. Si un tel camion est arrêté à mi-parcours ou vers la fin de son trajet, il risque des amendes pour dépassement de poids sur ces essieux. Ces amendes se chiffrent souvent en milliers d’euros, alors qu’il n’existe aucune solution à ce phénomène. Ce ne serait vraiment dangereux que si nous déplacions le reste du chargement à l’arrière du camion! »
La campagne Voka « De Vlaamse Snipperdagen » se déroule du 8 mai au 8 juin 2024. Par la suite, les entrepreneurs flamands annonceront quelles sont les trois principales règles et lois à supprimer. Sur le site web du Vlaamse Snipperdagen, chacun peut voter pour la règle qui lui déplaît. Bien entendu, il faudra attendre les élections pour voir si la campagne porte ses fruits…