Deux ministres du gouvernement fédéral en affaires courantes ont annoncé une mesure qui pourrait (un peu) relancer l’intérêt pour les camionnettes électriques : il sera possible d’en conduire une sans être soumis aux heures de conduite et de repos même si sa MMA dépasse 3500 kg.
Jusqu’à présent, le projet-pilote lancé par Georges Gilkinet fait flop, en grande partie parce qu’il ne lève pas le doute sur trois types d’incertitudes juridiques. Certes, les entreprises participantes peuvent rouler avec une camionnette électrique de 4.25 tonnes de MMA mais normalement ces camionnettes devraient être soumises à la taxe kilométrique et leurs chaufeurs devraient être soumis aus heures de conduite et de repos que doivent respecter les chauffeurs routiers, avec installation d’un tachygraphe digital dans le véhicule à la clé. Il y a encore la question des interdictions locales de circuler au-dessus de 3.5 tonnes mais il s’agit là d’une compétence locale.
C’est précisément le deuxième point que les ministres Georges Gilkinet et Petra De Sutter ont souhaité clarifier : les conducteurs d’une camionnette électrique de 4.25 tonnes ne devront pas respecter les temps de conduite et de repos. « Cette décision constitue un véritable recul en matière de protection des travailleurs », estime Frank Moreels, président de l’UBT-FGTB. « Elle renforce la camionettisation du secteur des transports et ouvre la porte à des heures de travail illimitées sans repos adéquat, menaçant directement la sécurité routière ».
Tom Peeters, secrétaire fédéral adjoint Transport Routier & Logistique, rappelle également qu’à partir de 2026, le Paquet Mobilité introduira l’obligation du tachygraphe pour les véhicules à partir de 2,5 tonnes pour l’ensemble du transport international. Il s’agit cependant de deux domaines tout à fait différents, puisque l’autonomie des camionnettes électriques les destine exclusivement à des opérations de transport locales.