L’association européenne Transfrigoroute s’est réunie pendant deux jours à Nice, à l’initiative de ransfrigoroute France, pour faire le point sur les défis particuliers auxquels font face les les professionnels de la logistique frigorifique. Comme nous l’explique Didier Michel, président de Transfrigoroute International, ces défis sont particulièrement nombreux sur le plan technique et règlementaire.
Le transport sous températures contrôlées n’échappe pas au défi de la décarbonation. On y a donc parlé de semi-remorques électrifiées, d’infrastructures de recharge (y compris pour l’hydrogène, la France étant particulièrement en pointe sur ce sujet) mais aussi des nouvelles règles qui pèsent sur les constructeurs de matériel tracté.
« Cet évènement a pour ambition d’aider le secteur à anticiper les grands bouleversements économiques, sociaux, géopolitiques, et législatifs des dix prochaines années » explique Didier Michel, président en exercice de Transfrigoroute International (à droite sur la photo, accompagné d’Umberto Tordello de Transfrigoroute italia). « Sur le plan environnemental, il s’agissait en particulier de proposer un tour d’horizon des solutions décarbonées tant pour la traction des véhicules que pour les groupes frigorifiques. Un grand défi est d’adapter la législation aux particularités du secteur du transport frigorifique. Malgré les avancées technologiques importantes pour le secteur du transport routier, les solutions vertueuses poussées par les industriels ne sont pas toujours reconnues comme telles par le législateur. Je n’en veux pour preuve que les nouvelles règles Vecto. »
Les émissions de CO2 provoquées par les semi-remorques devront en effet être rapportées, puis réduites. Or, le sparticularités des semi-remorques frigo ne sont pas prises en compte par les textes législatifs actuels. « Nous devons travailler avec la Commission européenne pour faire reconnaître les développements produits proposés par le secteur. Ces derniers font leurs preuves pour la réduction des impacts environnementaux à l’échelle du camion ou à l’échelle de l’ensemble de la chaîne de valeur logistique » explique Didier Michel.
Selon Jean-Marc Platero, président de Transfrigoroute France et hôte de l’évènement, les enjeux de la transition énergétique amènent également de nouvelles manières de travailler : « Nous allons vers une nouvelle façon de concevoir le véhicule. Les fabricants de groupes devront travailler davantage avec les carrossiers et les fabricants de châssis et les constructeurs. » Il a d’ailleurs présenté une solution développée en France entre plusieurs acteurs de la filière pour empêcher le démarrage des camions arrêtés aux quais de chargement lorsque les portes sont ouvertes. « Nous avons mis plusieurs constructeurs autour de la table, dont certains sont concurrents. Nous avons coconstruit un dispositif standardisé pour empêcher cette situation, encore trop fréquente, qui est la première cause des accidents de personnes sur les plateformes logistiques. »



