En avril dernier, le logisticien danois DFDS annonçait son intention de reprendre le réseau de transport international du groupe turc Ekol Logistics. La transaction devait être clôturée au quatrième trimestre 2024 mais elle n’ira pas à son terme.
Le rapprochement entre DFDS et Ekol remonte à octobre 2022. Le groupe danois parlait alors d’un ‘dialogue stratégique’ et les discussions ont abouti en juillet 2023 à une proposition formelle de reprise du réseau international d’Ekol. Cette reprise avait déjà été reportée une fois mais l’accord avait été confirmé en avril 2024. Sur le papier, ce projet de reprise avait du sens puisqu’il renforçait le réseau de DFDS sur un axe économiquement prometteur. DFDS était prêt à mettre 1,9 milliard de couronnes danoises (soit 250 milions d’euros) sur la table.
Officiellement, DFDS retire son offre parce que ‘certaines conditions contractuelles n’ont pas été réunies dans les délais prévus’. Cette formulation diplomatiquement correcte peut cacher des réalités bien diverses mais il est possible que les performances récentes de la division ‘transport international’ d’Ekol Logistics soient restés en deçà des attentes. Ekol Logistics souffrirait par exemple d’une forte dépendance au secteur automobile qui représente plus de 34 % de son chiffres d’affaires mais qui est actuellement en grande difficultés.
D’un autre côté, DFDS se montre aussi plus prudent sur l’évolution de ses propres performances financières : le groupe danois a annoncé que ses résultats étaient pour l’instant inférieurs aux attentes et que ses perspectives d’EBIT pour 2024 avaient été révisées à la baisse. Deux causes principales sont invoquées : le ralentissement plus généralisé de l’économie européenne et l’intensification de la concurrence sur les marchés du transport terrestre en Europe du Nord et sur le marché méditerranéen des ferries de fret.