Il y a quelques mois, le jeudi 10 octobre, la chaire Movu Robotics a été solennellement attribuée au professeur Dino Accoto pour une durée de 4 ans. Dans sa recherche appliquée, il souhaite mettre l’accent sur la façon dont les humains et les robots peuvent collaborer au sein du secteur logistique.
Quelle est votre mission spécifique à l’université ?
Dino Accoto : En tant que professeur, j’ai la liberté de choisir mes sujets de recherche. À Gand, l’accent est mis sur la logistique, et j’essaie donc de lancer de nouvelles activités de recherche dans ce domaine. J’ai un parcours plutôt orienté vers le secteur biomédical, donc je vais surtout transposer mon expertise de l’interaction homme-machine dans le monde de la logistique.
Pourquoi ce besoin de nouvelles formes d’interaction homme-machine ?
D. Accoto : L’idée est de créer de nouveaux robots qui puissent assister les travailleurs – grâce à l’IA, par exemple – sans pour autant les remplacer. Cela permet d’améliorer la qualité du travail et d’augmenter la productivité. On crée ainsi un équilibre entre les besoins du personnel et ceux de l’entreprise.
Sans remplacer les travailleurs, dites-vous. Pourquoi en êtes-vous si sûr ?
D. Accoto : La technologie crée des emplois, comme l’histoire nous l’a montré. Les gens pensent que les robots ou les ordinateurs remplacent les humains, mais ce n’est pas vrai. Ils changent l’orientation et la nature des emplois disponibles, mais en créent aussi beaucoup.
L’acceptation des robots dépend-elle de la culture ? Vous avez acquis de l’expérience en Amérique et en Asie…
D. Accoto : Des recherches déterminent le degré d’acceptation selon certains critères. En général, on se concentre sur la sécurité, ce qui est logique puisqu’il s’agit d’une condition de base. Nous ne voulons pas que le robot nous blesse, frappe ou cause des dommages. Mais il y a aussi la sécurité psychologique. Comment se sent-on face à une machine ? Des études montrent que les gens ne sont pas sûrs d’eux à côté d’une machine, et encore moins si elle leur ressemble. Le pire, c’est quand la machine s’approche de vous. Avec un AGV (véhicule à guidage automatique) qui ne ressemble pas à un humain et fonctionne à distance, les gens se sentent plus à l’aise. Cette réaction ne dépend pas de la culture.
Ingénieurs bienvenus
Movu Robotics sponsorise cette chaire, mais ne peut pas décider des orientations de la recherche. Stefan Pieters (Chief Technology Officer chez Movu, à droite sur la photo) accueille cependant avec plaisir les étudiants intéressés. Les profils d’ingénieurs sont bienvenus chez Movu. « En 2022, nous comptions 40 collaborateurs, aujourd’hui, ils sont 400, dont la moitié sont des ingénieurs. Cent d’entre eux travaillent dans la recherche et le développement. Nous espérons que cela nous donnera de la visibilité auprès des étudiants, et nous offrons, par exemple, la possibilité de réaliser des mémoires de fin d’études chez nous », explique S. Pieters.