La semaine dernière, Lars Van Rode a été autorisé à venir parler de la sécurité dans les environnements logistiques chez Fabriek Logistiek et Scania. C’est un conférencier très demandé et unique en son genre.
Cela s’est passé lors de son dernier emploi de vacances, à l’âge de 25 ans, dans les dernières heures de travail. À la suite d’une collision avec un chariot élévateur, sa jambe a été transpercée par l’une des broches. Il a donc été amputé de la partie inférieure de la jambe gauche. Aujourd’hui, Van Rode se présente devant des groupes de cols blancs et de cols bleus et raconte son histoire, sans diapositives. Il laisse peu de gens indifférents.
Pas pour choquer
Cela fait près de vingt ans qu’il fait ses présentations, par intermittence, même si le contenu a évolué au fil du temps. Ce qui est resté, en revanche, c’est son intention de ne pas choquer. « Au départ, j’avais commencé à l’époque du Dr Beaucourt », explique M. Van Rode. « Avec tout le respect que je dois à cet homme béni – il faut bien le faire en tant que médecin urgentiste – mais c’était une époque où l’on pensait qu’il fallait choquer pour amener les gens à faire quelque chose en toute sécurité.
Van Rode savait qu’il voulait faire les choses différemment. Il s’est renseigné sur la manière d’influencer le comportement des gens de manière positive, en renforçant ce qui existait déjà. Selon lui, trois éléments sont essentiels : le signalement des incidents (plus il y en a, mieux c’est), la communication entre collègues sur le terrain et le principe de « l’arrêt du travail ». Dans ce dernier cas, il fait référence au fait qu’il est préférable d’aller à l’encontre de l’impulsion d’agir de manière à résoudre les problèmes, et de vouloir de toute façon remédier rapidement à la situation.
Attention au langage
Incidents, « near misses »… Van Rode souhaite commenter ce choix de mots. « Si les gens n’osent pas parler de quelque chose de négatif, il n’y a aucune chance de s’attaquer au problème », dit Van Rode. « Mon idée est de l’appeler autrement. Parlez d’opportunités en matière de sécurité, par exemple.»
Bien qu’une politique de sécurité soit généralement introduite du haut vers le bas, M. Van Rode estime que la contribution des employés eux-mêmes est essentielle. « Si la direction n’est pas convaincue, cela ne se fera pas. Une fois que le leadership est là, on peut travailler dessus. Mais les meilleures idées viennent des gens de l’atelier ».
L’importance de la dynamique d’équipe
Qu’est-ce qui a changé, selon M. Van Rode, au cours de ces 20 années, en termes de politique de sécurité ? « Nous sommes devenus meilleurs en matière d’infrastructure – la sécurité « dure » s’est beaucoup améliorée », dit-il. « En outre, les gens ont compris qu’un chef d’équipe ne doit pas être le rameur le plus acharné, mais quelqu’un qui possède des compétences non techniques et qui peut encadrer. Aujourd’hui, les gens réalisent surtout que la dynamique au sein d’une équipe est importante. L’hétérogénéité d’une équipe – en termes de sexe ou d’âge – joue un rôle important dans la création d’une situation de travail plus sûre. Malheureusement, nous vivons dans une réalité différente et nous n’avons pas toujours le choix. C’est pourquoi il faut encore plus d’efforts de la part de chacun d’entre nous pour que tout le monde travaille ensemble en toute sécurité pour un avenir meilleur. »