Le moment est venu pour les financiers d’investir dans l’automatisation de l’intralogistique. C’est ce qu’affirme Wolfgang Lehmacher, ancien directeur du Forum économique mondial, dans une contribution publiée aujourd’hui dans Trans.info.
Une augmentation exponentielle de la demande de robots automatisés dans le domaine de la logistique est imminente. Dans l’article intitulé « At a tipping point », Wolfgang Lehmacher et son collègue Sven Schürer en apportent la preuve. Tous deux représentent le groupe Anchor, une société d’investissement suisse.
Une estimation prudente
Pour étayer leur prédiction, Wolfgang Lehmacher et son compagnon se réfèrent à une étude du cabinet de recherche Fact.MR, selon laquelle le marché des dispositifs automatisés de manutention intralogistique atteindra 39,56 milliards de dollars d’ici 2024 et 126,2 milliards de dollars d’ici 2034. Une estimation prudente, selon le cabinet.
« Il est peu probable que l’automatisation de l’intralogistique s’écarte du modèle d’adoption typique, qui peut être décrit comme un démarrage lent suivi d’une croissance exponentielle qui en surprend plus d’un », peut-on lire dans l’article.
L’investissement dans l’impasse
Pourtant, les investisseurs sont de plus en plus effrayés à l’idée de placer leur argent sur ce marché à croissance rapide. Les investissements dans les start-ups logistiques ont chuté de 90 % entre 2021 et 2023 (de 25,6 milliards à 2,9 milliards). L’une des raisons serait la lenteur du taux d’adoption : « Nous avons des préjugés qui nous empêchent de comprendre les modèles de croissance exponentielle, en particulier à leurs débuts, lorsque la croissance est encore lente. »
Une autre raison est que le marché est actuellement fragmenté et que des acquisitions se profilent à l’horizon. Le marché serait donc mûr pour une consolidation.
Le moment est venu
L’occasion de parier sur ce marché est à saisir, et ce pour deux raisons. Premièrement, selon l’Association européenne de logistique, une pénurie de main-d’œuvre logistique de 400 000 personnes se profile à l’horizon 2025 en Europe. La seconde est la baisse du coût des composants nécessaires, tels que les batteries lithium-ion (1 200 dollars par kWh en 2010 contre 150 dollars en 2020).
« Les investisseurs avisés qui vont au-delà des sentiments actuels du marché peuvent bénéficier de la vague émergente de solutions d’automatisation intralogistique, avec des opportunités de consolidation du marché à l’horizon », concluent M. Lehmacher et M. Schürer.