Les tendances constatées lors des premiers mois le laissaient présager : il y a eu un nombre record de faillites dans le secteur du transport en Belgique lors de l’année 2024. Les 307 défaillances d’entreprises représentent une augmentation de 10 % par rapport à 2023.
Ces chiffres sont fournis par l’ITLB. « Lorsque l’économie bat de l’aile et qu’il n’y a pas de perspective d’amélioration immédiate, nos transporteurs ont manifestement du fil à retordre. En période de basse conjoncture, où les roues sont plus que suffisantes, il est encore plus difficile que d’habitude pour nos transporteurs de résister aux concurrents low-cost étrangers », réagit Philippe Degraef, administrateur délégué de Febetra.
D’autres chiffres fournis par Graydon Creditsafe font état de 675 faillites (mais en y incluant d’autres codes d’activité liés au transport) qui ont causé la perte de 2204 emplois (+4,41% par rapport à 2023). Il y a eu donc en moyenne 3,24 emplois perdus par faillite. Or, selon les chiffres de l’ITLB, il y a en moyenne 8,35 personnes employées par entreprise de transport en Belgique. Les faillites ont donc touché (comme les années précédentes) des entreprises beaucoup plus petites que la moyenne.
Néanmoins, quelques noms connus ont dû cesser leurs activités comme Lica Logistics & Services (Assenede, 66 emplois perdus) et Nirotrans (Malle, 64 emplois perdus). Ces deux faillites figurent dans le Top 50 établi par Graydon, tous secteurs d’activité confondus (et où Van Hool ccupe évidemment la première place…). Cependant, une autre entreprise de transport se retrouve devant Lica et Nirotrans et elle est emblématique : la société Selcuk Transport Service de Ganshoren, qui employait 75 personnes et a été déclarée en fallite le 10 décembre 2024.
Cette société créée en 2018 avait connu une croissance spectaculaire et avait quadruplé sa marge brute entre 2021 et 2022 avant de perdre 964.000 euros en 2023 sur une marge brute de 1,9 millions d’euros. Une entreprise sans aucune forme de visibilité, travaillant probablement en sous-traitance pour une grande entreprise de livraison de colis et générant à peine 25.000 euros de valeur ajoutée par personne employée. On peut rapprocher ce cas de celui de KM Group, le sous-traitant d’Amazon qui avait mis la clé sous le paillasson en août 2024 et avait attiré l’attention de la presse généraliste parce que les chauffeurs avaient manifesté leur pécontentement et avaient alerté les syndicats.