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Exploitation de chauffeurs : les cas se multiplient

Ce qui avait commencé comme une protestatiojn isolée est en train de se transformer en lame de fond : plusieurs chauffeurs non originaires de l’Union Européenne se sont mis en grève pour obtenir le paiement d’arriérés de salaire et réclamer le respect des conditions de travail qui leur avaient été promises à l’embauche. Les entreprises visées sont lituaniennes, dont (une fois de plus) Hegelmann.

Au début de l’année, ce sont des chauffeurs originaires du Zimbabwe qui avaient protésté contre la manière dont ils étaient payés. Avec un certain succès semble-t-il, s’il faut en croire le syndicat néerlandais FNV. L’employeur visé à l’époque était la société slovaque Global Transporte, un sous-traitant du grand groupe allemand Hegelmann. Le même transporteur est maintenant au centre d’une autre action de protestation, au même titre que deux entreprises lituaniennes (Baltic Transline et Hoptrans).

Il y a quelques jours, un chauffeur originaire d’Asie s’est mis en grève sur un parking gardé de Venlo aux Pays-Bas. Le noeud du problème réside toujours dans l’écart entre le salaire mensuel promis (généralement 1500 euros) et le salaire réellement versé. L’employeur déduit en effet toute une série de frais, notamment pour des documents ou des frais de logement. Plusieurs chauffeurs témoignent ainsi ne recevoir que 750 euros par mois.

Comme c’est souvent le cas, l’entreprise a tenté de l’intimider et le chauffeur a été secouru par la police locale. Apprenant cela, d’autres chauffeurs dans le même cas se sont rendus sur le même parking pour faire état de leur situation. « Ces chauffeurs travaillent pour les plus grandes entreprises de transport de Lituanie : Baltic Transline, Hegelmann et Hoptrans. Ils conduisent principalement en Europe occidentale mais ils vivent dans l’incertitude permanente quant à leur salaire, aux déductions, au harcèlement et aux sanctions de leurs employeurs. Ils ont été poussés à commettre des fraudes au tachygraphe et à mentir à la police lors de contrôles », affirme Edwin Atema du syndicat FNV, qui assiste les chauffeurs dans leurs démarches et même pour leur assurer des conditions de vie décente.

Les manoeuvres d’intimidation de l’employeur vis-à-vis des chauffeurs protestataires sont en effet nombreuses, à commencer par la résiliation immédiate du contrat de travail. Des vidéos circulent où un chauffeur témoigne avoir été littéralement kidnappé avec son camion avant d’être secouru par la police, et il est fréquent que l’entreprise débranche l’alimentation électrique du tracteur à distance, privant ainsi le chauffeur de tout chauffage. Selon FNV, les transporteurs menacent ausis les chauffeurs de peines de prison en Lituanie en raison de leur protestation.

Contre-attaque

Plusieurs chauffeurs ainsi abandonnés à leur sort tentent de sensibiliser les clients de leurs employeurs à leur sort. Il s’agit le plus souvent de multinationales dans le domaine automobile ou de la grande distribution. « Nous soutenons cet appel. Il faut que les clients prennent leurs responsabilités. les règles européennes les obligent à intervenir en cas de violation des droits de l’homme.  or, l’inspection du travail a déjà établi que c’était le cas avec un chauffeur ouzbek qui travaillait pour Baltic Transline et qui a déjà été identifié comme victime de traite d’êtres humains avec notre aide », indique encore Edwin Atema.

Nous avons sollicité la société Hegelmann mais elle n’a pas encore souhaité nous faire part de sa réaction.

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