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Frank Moreels prend la défense des ‘bons’ transporteurs belges

C‘est suffisamment rare pour être signalé : dans une lettre ouverte, Frank Moreels (président du BTB) prend le parti d’une entreprise de transport. Ou plutôt d’un transporteur belge qui se plaint auprès du syndicat de perdre des marchés au profit de concurrents qui utilisent toutes les astuces réglementaires pour réduire leurs coûts.

« Cette entreprise familiale, qui paie des salaires belges et respecte les règles, ne cesse de perdre des contrats. Pourquoi ? Parce que son prix juste la rend 30 % plus chère que ses concurrents malhonnêtes. Des concurrents qui font appel à des chauffeurs d’Europe de l’Est ou même à des ressortissants de pays tiers. Des entreprises de transport qui s’établissent dans des pays comme la Pologne ou la Lituanie pour acheter des camions moins chers, bénéficier de subventions et payer moins d’impôts. Résultat ? Les entreprises belges sont exclues du marché par les prix.

Ce n’est pas un cas isolé. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel à l’aide similaire, cette fois de la part de l’une des plus grandes entreprises de transport de Belgique. Un acteur qui possède des centaines de camions et une branche logistique florissante. Jusqu’à présent. Car eux aussi voient leur position concurrentielle mise à mal à cause du dumping social. Jusqu’à récemment, ils connaissaient une croissance régulière, mais ils doivent maintenant se battre pour continuer à appliquer les conditions de salaire et de travail belges. Même eux ont du mal à suivre dans cette course vers le bas qui ne profite qu’aux voyous. Des noms tels que Waberer’s, Girteka et Hegelmann sont cités », écrit Moreels.

Il s’en prend d’abord aux fédérations de transport (qui, selon lui, font preuve de trop peu de détermination et sont trop résignées) et au gouvernement belge : « Ce n’est pas un manque de règles, c’est un manque de volonté pour les faire respecter. Une solution simple ? Déployer dix inspecteurs supplémentaires pour contrôler chaque week-end les camions stationnés sur les temps de conduite et de repos, la législation sociale et les réglementations du travail. Utilisez aussi des méthodes modernes pour lire les tachygraphes et vérifier les documents de bord. Non seulement c’est parfaitement faisable, mais cela apporterait une énorme plus-value financière. Une inspection annoncée à Zeebrugge a rapporté 250 000 euros en à peine une journée. Imaginez ce que dix inspecteurs pourraient réaliser chaque week-end. Non seulement de l’argent dans la caisse, mais surtout un effet dissuasif pour le dumping social. » Il propose également d’augmenter les amendes (15 000 euros pour violation du temps de repos dans le camion, par exemple) et d’utiliser l’argent de ces amendes pour soutenir les entreprises belges de bonne foi.

Moreels pointe également du doigt le rôle des grands donneurs d’ordre qui, selon lui, ferment les yeux alors que les sous-traitants des sous-traitants des sous-traitants ignorent les règles dans leur chaîne d’approvisionnement. « Aujourd’hui, le secteur des transports est en chute libre. Un secteur dans lequel les chauffeurs bien formés et qualifiés disparaissent et sont remplacés par des personnes qui savent à peine comment charger ou décharger leurs camions. Qui se promènent dans des baskets usées, sans équipement de sécurité, sans connaissance des règles et souvent sans connaissance de la langue. Des personnes qui sont non seulement exploitées, mais qui représentent également un danger sur nos routes », conclut Frank Moreels dans sa lettre ouverte.

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