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‘Chauffeur de poids lourd’ ne serait plus une profession en pénurie en Flandre

Alors que la pénurie de chauffeurs de poids lourds ne cesse d’empirer, la profession pourrait disparaître de la liste des professions en pénurie en Flandre, si l’on s’en tient au projet de décret déposé par la ministre flamande de l’Emploi Zuhal Demir (N-VA). Cela suscite une réaction inquiète chez les transporteurs.

Jusqu’à présent, la profession de chauffeur de poids lourd était reprise parmi les 29 métiers considérés comme ‘en pénurie’ en Flandre. Cela avait notamment pour conséquence que les employeurs pouvaient faire appel à des travailleurs provenant de pays hors UE et leur proposer un contrat de travail belge. Cette manière de compléter les effectifs ne sera donc plus possible si le décret est validé. Selon Zuhal Demir, ce sont les abus qu’a constatés son administration (elle cite le cas de chauffeurs poids lourds employés comme déménageurs) qui ont motivé sa décision.

Au nom de la Febetra, Philippe Degraef estime que c’est une mauvaise évolution. « La migration de main-d’œuvre ciblée en provenance de pays extérieurs à l’UE est une question politique très sensible, mais cela ne devrait pas être une raison pour simplement la balayer sous le tapis. Pour les chauffeurs routiers, la migration économique en provenance de pays ayant un excédent d’emploi est une nécessité pour résoudre la pénurie structurelle sur le marché du travail (…) Ce type de migration n’est pas nécessairement un coût. Une migration ciblée peut en effet être une solution gagnant-gagnant-gagnant. Les transporteurs flamands/belges peuvent augmenter leur chiffre d’affaires, tandis que les travailleurs migrants se rendent utiles et gagnent un salaire décent à des conditions salariales belges. En outre, la société bénéficie des cotisations de sécurité sociale supplémentaires, qui n’existent bien sûr pas lorsque les travailleurs étrangers viennent ici par le biais de détachements ou de toutes sortes de constructions douteuses. »

A noter que les syndicats ne s’opposent pas non plus sur le principe à ce type de migration économique. Frank Moreels, président de l’UBT, en parle dans une interview qui sera publiée dans le prochain numéro de Truck & Business : « S’il s’agit de chauffeurs étrangers, mais avec un contrat répondant aux normes belges, pas de problème. Ce qui est  inacceptable, c’est quand des sous-traitants de sous-traitants de sociétés étrangères utilisent des bureaux d’intérim travaillant avec des chauffeurs venus d’Inde, des Philippines, du Kenya ou d’ailleurs. » Dans le même numéro, on pourra lire que Kris De Leeneer (le tout nouveau Transporteur de l’Année) se dit tout à fait satisfait des chauffeurs d’origine étrangère qu’il a pu embaucher : « Nous employons des personnes de 11 nationalités différentes, toutes sous contrat belge. Nous croyons fermement en la valorisation des talents, indépendamment de l’origine ou du parcours. Par exemple, nous avons un collaborateur originaire de Gaza qui travaille pour nous, un collaborateur de premier plan, extrêmement motivé. Si nous ne pouvons plus recruter ce type de profil, nous risquons de perdre les personnes qui feront la différence pour nous demain. »

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