Le Port Autonome de Liège a publié aujourd’hui ses chiffres de trafic pour l’année 2024. Ils sont bons mais c’est surtout le manque de terrains disponibles qui retient l’attention du président Willy Demeyer et du directeur a.i. Yves Demeffe.
Par rapport à une année 2023 certes faible, les trafics du Port Autonome de Liège ont bien progressé en 2024 : le transport fluvial a progressé de 6 % et le transport global ‘eau-rail-route’ de 11 %. Cela signifie que plus de 16,4 millions de tonnes de marchandises ont transité par les 33 zones portuaires liégeoises, dont 11,7 millions de tonnes par la voie d’eau (+758.273 tonnes). Seul le trafic conteneurisé a subi une légère régression de 1 %. Selon le président Willy Demeyer, c’est le résultat d’une contraction de l’économie en général et de la consommation de produits finis en particulier.
Ce ne sont toutefois pas ces chiffres qui constituent l’essentiel du message que veulent faire passer les responsables du port liégeois. Avec un taux d’occupation de 97 %, les terrains gérés par le port ne permettent plus d’héberger de nouvelles activités économiques d’envergure. Le Trilogiport étant désormais complet, il faut trouver des terrains supplémentaires car la demande semble toujours là. « Toutes les deux semaines en moyenne, nous recevons une demande de la part d’une entreprise qui veut s’implanter dans le Port mais, à de rares exceptions près comme Upfresh dans le Port de Wandre et Kauffmann au Port des Ardennes, nous ne pouvons pas les accueillir », explique Yves Demeffe, directeur général ad interim.
Dans l’interview vidéo qu’il nous a accordée, il voit deux pistes pour remédier à ce problème : convaincre le gouvernement wallon de donner au Port de Liège l’usufruit de terrains qu’il possède en bord de la voie d’eau et / ou lui attribuer une partie de l’ancien site sidérurgique de Chertal (180 hectares) dont l’affectation n’a pas encore été décidée. Dans le premier cas, c’est une décision ministérielle mais dans l’autre cela dépend de Wallonie Entreprendre, le nouveau ‘bras financier’ de la Wallonie qui est chargé de redévelopper l’ancien site industriel. Le tout dans un contexte où les conséquences des élections régionales de 2024 ne se sont pas encore fait sentir à tous les niveaux puisque la composition de nombreux conseils d’administration (dont celui du Port Autonome) devrait être modifiée avant l’été.