Lors des quatre premiers mois de 2025, 237 entreprises de transport ont été déclarées en faillite. Cela représente une hausse de 13.6 % par rapport à une année 2024 où il y avait déjà eu beaucoup de défaillances d’entreprises et constitue un triste record historique. Eric Vandenbroele (Graydon Creditsafe) tente de disséquer le phénomène.
Eric Vandenbroele observe tout d’abord que l’âge moyen des sociétés belges en faillite évolue : « Au cours des quatre premiers mois de cette année, le nombre de jeunes entreprises qui ont fait faillite a fortement diminué en proportion. Après avoir atteint un pic en 2023, où 41,4 % de toutes les entreprises en faillite avaient moins de 5 ans, ce chiffre est tombé à 38,7 % en 2024. Au cours des quatre premiers mois de cette année, il a même chuté à 30,1 %, soit le pourcentage le plus bas jamais enregistré pour les jeunes entreprises. À l’inverse, nous constatons une forte augmentation du pourcentage d’entreprises en faillite ayant entre 5 et 9 ans d’ancienneté. Par rapport à 2024, le nombre d’entreprises en faillite dans cette catégorie d’âge passe de 26,6 % à 34,0 %. »
Il explique ce phénomène par la succession de chocs qui a frappé les entreprises depuis cinq ans le Covid en 2020, le choc énergétique de 2022, le choc salarial du début 2023 (qui a frappé le secteur du transport routier de manière particulièrement sévère) et enfin le choc inflationniste qui précédait une baisse de la demande en transport, perceptible depuis 2023. « Les entreprises créées à la fin de la décennie précédente n’ont pas eu le temps de se constituer les réserves nécessaires pour faire face à tous ces chocs. Ce constat vaut pour les trois régions. »
Eric Vandenbroele constate également une augmentation proportionnelle du nombre d’entreprises plus anciennes qui font faillite : « 11,1 % des entreprises en faillite ont été créées il y a plus de 25 ans, ce qui représente le nombre le plus élevé jamais enregistré au niveau fédéral. Là encore, il s’agit principalement d’entreprises qui n’ont pas su s’adapter à un monde en mutation rapide. Elles n’ont jamais eu le besoin ni la possibilité de constituer des réserves qui leur auraient permis d’amortir les chocs. »
