Dans cet épisode de Trucktop, le podcast de Transportmedia, le journaliste Jeroen Verschakelen rend visite à Kurt Van Gijsel, la force motrice derrière SL Logistics. Pas de bureau gris cette fois-ci, mais une maison moderne à Mariakerke, près de Puurs, où le sol vitré offre une vue imprenable sur un garage débordant de passion. Ce n’est pas seulement un foyer, mais aussi un endroit où l’entrepreneur prend vraiment du recul pour la première fois depuis des années. Et ce n’est pas un luxe superflu, car le calme est rare dans son univers.
Du bureau à la maison et retour
Pendant des années, Kurt a vécu dans les bureaux de son entreprise. Efficace ? Absolument. Sain ? Pas nécessairement. « Si vous voyez quelqu’un travailler à 7 h 50, vous allez quand même lui demander comment ça va. Et avant même de vous en rendre compte, une heure s’est écoulée », explique-t-il. Le déménagement à Mariakerke n’a pas seulement signifié un changement de code postal, mais surtout une frontière mentale claire entre le travail et la vie privée. « Je rentre chez moi, et là, je suis vraiment chez moi. C’est nouveau pour moi. Et c’est merveilleux. »
Direct, mais réfléchi
Kurt est un homme qui va de l’avant. Cela se ressent dans tout ce qu’il fait. Dans son langage, son rythme, la façon dont il dirige son entreprise et organise sa vie. Il est franc, sans chichis. « Un animal est toujours honnête. S’il ne vous aime pas, il le montre. C’est fantastique, non ? Cette franchise me plaît beaucoup. » Cette même franchise caractérise également son approche en tant qu’entrepreneur. Non pas pour brusquer, mais parce que la clarté permet d’aller vite. Pas de perte de temps avec des messages vagues.
Mais pour Kurt, aller vite ne signifie pas foncer sans réfléchir. Il sait mieux que quiconque que la croissance durable exige de la modération. « Il faut prendre des risques, bien sûr. Mais ils doivent être calculés. Surtout avec les prix des camions ces dernières années. Je les examine donc très attentivement avec mon comptable. »
Ce contrôle, cette réflexion consciente, correspondent à sa philosophie : toujours aller de l’avant, mais sans jamais perdre son cap. Cette recherche d’équilibre – entre oser et doser, entre persévérer et lâcher prise – est un fil rouge qui traverse toute la conversation. « Je travaille depuis 33 ans, mais cet équilibre entre vie professionnelle et vie privée… reste un exercice. On pense parfois l’avoir trouvé, puis quelque chose se produit. Et c’est reparti pour un tour. »
Voitures, adrénaline et relations authentiques
Qui dit Kurt dit aussi voitures. Son amour pour Porsche et son imposant G-Wagon font rêver. Mais il nuance : « Le monde extérieur ne voit que le G-Wagon, mais pas ce qu’il faut faire pour l’avoir. Si je n’arrive pas à me détendre, je préfère rouler en G-Wagon de Mariakerke à Puurs. » Un peu ironique peut-être, mais surtout honnête.
Car derrière chaque voiture de son garage, il n’y a pas de bling-bling, mais de l’engagement. Il partage cette passion pour les voitures avec sa compagne Sofie, « une femme qui a du cran », comme il la décrit affectueusement. Track Days, 24 Heures de Zolder, Ducati… Elle se donne à fond sur la piste, lui est un peu plus prudent. « Sofie appuie à fond sur l’accélérateur. Je suis un peu plus attentif au risque. »
Encore cet équilibre : vitesse contre sécurité, passion contre maîtrise.
Et à la maison ? Ils ne s’y retrouvent pas seulement tous les deux, mais aussi Oswald, Roger et Mr. Mieuw, leurs chiens et leur chat, qui font partie intégrante de la famille. « Ce sont nos enfants », dit-il en riant. « Nous faisons tout pour eux. »
Un entrepreneur au volant
La conversation avec Kurt Van Gijsel est de celles qui marquent les esprits. Non pas par ses grands mots, mais par la sincérité avec laquelle il partage sa vie. C’est un entrepreneur dynamique, mais qui ne se laisse pas aveugler par la vitesse. Quelqu’un qui veut aller de l’avant, mais pas sans direction. Quelqu’un qui comprend que l’équilibre est quelque chose que l’on cherche sans cesse, et non quelque chose que l’on trouve une fois pour toutes.
Et c’est peut-être là l’essence même de l’entrepreneuriat aujourd’hui : savoir quand accélérer et quand lever le pied.