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Contargo Belgique : « Une base solide pour une croissance organique »

Contargo gère un réseau de terminaux intérieurs et assure le transport de conteneurs entre les ports maritimes de l’axe Dunkerque-Hambourg et l’arrière-pays européen. L’entreprise privilégie le transport fluvial et ferroviaire, mais recourt aussi de plus en plus souvent à la route. Ces dernières années, l’entreprise a considérablement renforcé sa présence en Belgique. Thijs van den Heuvel, COO du réseau de transport, et Frank Van Berwaer, manager de Contargo Road Logistics Belgium, nous en expliquent l’évolution.

Contargo, filiale du groupe allemand Rhenus, est active en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Suisse. Elle exploite au total 24 terminaux à conteneurs, souvent des hubs trimodaux, en Allemagne, en Suisse et dans le nord de la France. En Belgique, Contargo ne possède pas de terminal mais est active dans le transport fluvial via Contargo Transbox Belgium. Cette entité est principalement utilisée pour les transbordements au sein du port d’Anvers et pour les transports entre Anvers, Rotterdam, Gand, Genk et Flessingue.
Depuis 2022, Contargo dispose aussi d’une division routière : Contargo Road Logistics (CRL), après avoir racheté l’entreprise de transport de conteneurs Berry, dirigée par Frank Van Berwaer. Ce dernier est désormais responsable du développement du transport routier pour Contargo en Belgique. A signaler encore une autre acquisition en 2023 : Transport Clynhens J., un acteur plus modeste que Berry.
« Aujourd’hui, CRL Belgium possède 55 poids lourds, gérés depuis notre bureau d’Anvers par 5 collaborateurs », indique F. Van Berwaer. « Nos trajets couvrent principalement le Benelux, la France, l’Allemagne et la Suisse. Nous transportons des conteneurs standards mais aussi, de plus en plus, des conteneurs frigorifiques de fruits et légumes. Pour cela, nous disposons déjà de 17 châssis équipés de groupes électrogènes et ce chiffre passera rapidement à 20. »

Le fluvial reste dominant

« Nous sommes également très présents à Anvers dans le transport fluvial et ferroviaire. Nos navires assurent plusieurs départs hebdomadaires, et plusieurs trains relient le port à l’arrière-pays », ajoute Thijs van den Heuvel.
En Belgique, la part du transport fluvial chez Contargo est de 65 %, pour 25 % de ferroviaire et 5 % de routier (entre la Belgique et le réseau européen de Contargo). « CRL Belgium est également actif dans le transport local à Anvers ainsi que dans le transport direct vers des clients nationaux et internationaux », précise F. Van Berwaer.
A la question de savoir pourquoi Contargo ne possède pas de terminaux en propre en Belgique, T. van den Heuvel répond que le réseau du groupe est principalement structuré autour de l’axe rhénan. « Si une opportunité de terminal à Anvers – ou un rachat – se présentaient, nous l’envisagerions. Idem entre Anvers et Dourges (France), car cela pourrait offrir des synergies avec notre réseau dans le nord de la France. »
L’activité de transport routier progresse régulièrement en Belgique, mais aucun projet d’acquisition supplémentaire n’est envisagé. « Nous misons sur une croissance organique. La base actuelle est suffisamment solide pour cela. Mais si la demande se manifestait pour certaines niches, pourquoi pas ? », ajoute F. Van Berwaer.

Marge de négociation

Cette rubrique traite aussi des différences de mentalité entre le pays d’origine du groupe et la filiale belge. « En réalité, il existe peu de différences entre l’Allemagne et la Belgique. Dans les deux pays, on valorise les relations avec les clients et les échanges y sont un peu plus formels. C’est surtout avec les Pays-Bas que les contrastes sont plus nets. Les Néerlandais sont plus directs. Cela se ressent notamment dans les négociations tarifaires, où les Belges et les Allemands attachent davantage d’importance à la fidélité. On est plus enclin à faire des concessions mutuelles », explique T. van den Heuvel.
Selon lui, les relations entre entreprises durent généralement plus longtemps en Belgique et en Allemagne qu’aux Pays-Bas. « Lors des négociations, on se montre alors un peu plus flexible. Cela n’enlève rien au fait que, plus les volumes augmentent, plus le prix tend à primer sur la qualité de la relation et du service », ajoute-t-il.
« En tant que Néerlandais, je trouve ce mode de fonctionnement, propre à la Belgique et à l’Allemagne, plus agréable. Une relation fidèle et durable facilite les investissements réciproques. On n’achète pas d’équipement spécifique neuf pour un contrat qui ne durerait qu’un ou deux ans », conclut-il.

Pas encore de poids lourds électriques

En Allemagne, Contargo exploite de plus en plus de camions électriques mais en Belgique, aucun projet concret n’est prévu cette année. « Actuellement, 90 de nos 270 poids lourds ‘allemands’ sont électriques. Nous avons aussi 90 bornes de recharge sur nos terminaux. L’électricité est en grande partie produite par les portiques à conteneurs : à chaque fois qu’ils déposent un conteneur, cela génère de l’électricité. Tant que nous ne disposons pas d’un terminal ou d’un parking en propre en Belgique, nous ne pourrons pas franchir ce cap. La recharge publique est trop coûteuse. En outre, les aides sont plus avantageuses en Allemagne qu’en Belgique ou aux Pays-Bas », conclut T. van den Heuvel.

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