Les conducteurs de camionnettes sont distraits 8,3 % du temps, contre 7,4 % pour les conducteurs de camions et 3,7 % pour les conducteurs de voitures particulières. C’est ce qui ressort d’une étude de Vias, l’institut de connaissances pour la sécurité routière, réalisée 25 ans après l’interdiction du téléphone portable au volant.
Ces chiffres sont le fruit d’observations menées auprès de près de 20 000 conducteurs sur 161 sites en Belgique. 1 conducteur de camionnette sur 12 est distrait, souvent parce qu’il a son téléphone portable à la main (3,3 %), qu’il est occupé avec l’écran de l’ordinateur de bord ou qu’il utilise une ligne fixe. Cela représente environ 3 200 km de distraction au volant par an pour un conducteur parcourant 40 000 km. L’étude Vias dresse un profil type du conducteur distrait :
- Majoritairement masculin (1,8 % des hommes contre 1,2 % des femmes)
- Jeune (4,6 % des 18-24 ans contre 1,6 % des 25-64 ans)
- Actif en Wallonie (2,2 %) ou à Bruxelles (2,1 %) plutôt qu’en Flandre (1,8 %)
- Conduite sur autoroute (2,7 % contre 1,5 % sur les autres routes)
- Seul dans le véhicule (2,5 % contre 0,7 % avec passagers)
Plus de lecture de messages
Si le téléphone traditionnel sans fonction mains libres reste problématique, Vias a constaté que l’utilisation des smartphones a évolué vers la lecture de messages, l’envoi de SMS et la navigation sur les réseaux sociaux. Ces actions sont encore plus dangereuses : ceux qui appellent avec leur téléphone portable à la main ont deux fois plus de risques d’avoir un accident, mais ceux qui lisent ou écrivent un SMS sont même 12 fois plus à risque. La commande vocale semble être une solution, mais cette technologie a aussi ses limites. Si le système ne fonctionne pas correctement ou ne comprend pas les instructions, l’interaction avec le système d’infodivertissement peut être prolongée et entraîner une distraction.
Surveillance par caméra?
L’Institut Vias préconise l’utilisation de caméras détectant automatiquement l’utilisation du téléphone portable au volant. De tels systèmes sont déjà utilisés dans d’autres pays, comme les Pays-Bas et l’Australie. Par exemple, des caméras mobiles pourraient être installées sur les ponts au-dessus des autoroutes, afin de pouvoir déplacer les points de contrôle de manière inattendue. Le ministre de la Mobilité, Jean-Luc Crucke, soutient cette proposition.
